De nombreux témoignages ont fait état de dépassements au lendemain des manifestations qui se sont déroulées dans la ville portuaire de Sidi Ifni à 700 km au sud de Rabat. Dès le lendemain des violents événements qui ont marqué la journée du 7 juin, la section de Tiznit de l'Amdh, l'Association marocaine des droits de l'homme, s'est attelée a recueillir de la bouche de témoins qui confirment que «des abus physiques, sexuels et psychologiques ont été commis». C'est ce qu'a confié la présidente de l'Amdh, Mme Khadidja Ryadi, hier à la presse marocaine. Elle s'exprimait à l'occasion de la publication du rapport annuel de son association sur la situation des droits de l'homme au Maroc durant l'année 2007. Elle a saisi cette opportunité pour relever que les dépassements dont ont été victimes de nombreux habitants de Sidi Ifni «démontrent à quel point les acquis réalisés ces dernières années sont précaires et comment le retour en arrière peut s'opérer du jour au lendemain, avec l'impunité dont bénéficient les auteurs de pareils crimes». Cette déclaration a été rapporté par le quotidien Le Soir Echos. Par ailleurs, une commission parlementaire a été constituée pour aller enquêter sur les cas de viols, tortures et violations de domicile dénoncés par la presse et les organisations de défense des droits de l'homme à Sidi Ifni suite aux interventions musclées des forces de police, le 7 juin 2008.