Quatre rounds de négociations entre le Polisario et le Maroc n'ont pas suffi pour décrisper les relations entre les deux belligérants. Combien de temps le peuple sahraoui doit attendre pour pouvoir vivre dans une patrie libre? Il doit encore patienter. Le Front Polisario s'inquiète. Il craint une explosion dans la région. L'Organisation des Nations unies est interpellée. La répression s'accentue dans les territoires occupés contre les militants sahraouis des droits de l'homme. M.Abdelkader Taleb Omar qui tenait une conférence de presse mardi à Alger, a tenu à le dénoncer. «La répression marocaine est particulièrement intense contre les militants sahraouis des droits de l'homme», a confié le Premier ministre de la République arabe sahraouie. Le conflit du Sahara occidental ne tient qu'en de rares occasions le haut du pavé. Serait-il considéré par la communauté internationale comme un conflit mineur? Sans s'en désintéresser. Le Conseil de sécurité a voté quelques résolutions, mais sans mettre réellement le paquet. Des grandes puissances, à l'instar des Etats-Unis et de la France, n'ont pas caché leur soutien au trône alaouite. Au nom d'une vieille amitié, nous dit-on. Est-ce une raison suffisante pour sacrifier sur l'autel la liberté de tout un peuple? «Les pays influents et qui suivent la situation dans la région doivent intervenir également pour faire appliquer la légalité internationale», a souligné le Premier ministre sahraoui. Il dénonce «l'absence d'agenda» nécessaire à la poursuite de négociations entre le Polisario et le Maroc. Des pourparlers qui semblent avoir été court-circuités par les déclarations et la «vision personnelle» du conflit du Sahara occidental par Peter Van Walsum. Le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU avait qualifié «d'irréaliste l'option d'indépendance au Sahara occidental». Il «a violé le principe d'impartialité qui doit caractériser sa fonction», a souligné M.Taleb Omar. Pour le Front Polisario, c'est simple «la tenue de nouvelles négociations paraît difficile tant que Van Walsum reste». L'impatience des Sahraouis d'accéder à l'indépendance bute sur l'entêtement marocain à vouloir maintenir coûte que coûte les territoires du Sahara occidental sous sa coupe. Le conflit s'éternise. 33 ans. Le frémissement d'un processus de décolonisation est ressenti. Des bribes se dessinent à travers les résolutions 1754 et 1783 adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Il faut d'abord passer l'écueil de l'organisation d'un référendum qui permettra au peuple sahraoui de caresser son rêve d'indépendance. M.Taleb Omar croit en la légalité internationale. «Le Conseil de sécurité a appelé de nouveau dans sa dernière résolution, la 1813 (avril 2008), à une solution politique au conflit du Sahara occidental, à travers des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, sous l'égide de l'ONU et qui respecte le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», a rappelé le Premier ministre sahraoui. Cela permet d'entretenir une petite lueur d'espoir.