Conduits par Ahmed Arbouche, ces militants remettent en cause nombre de résolutions du 8e congrès réunificateur. Au vieux parti, on ne sait pas qui veut se venger de qui. La seule certitude est que ce plat, la vengeance, se mange chaud. Avant même que ne soit digéré son semi-échec, la perte de la chefferie du gouvernement, les vieux démons refont surface. Réunis jeudi, les militants des wilayas centre du FLN passent à l'offensive et appellent «tous les militants au niveau des mouhafadhas à se préparer pour un rassemblement au niveau du siège du parti». C'est ce qu'ils affirment dans un communiqué qui a sanctionné cette réunion de jeudi. Autant dire un appel à la rébellion -contre l'actuelle direction- qui elle-même est issue d'une rébellion contre une ancienne direction...et ainsi de suite. Offensifs et critiques envers les actuels dirigeants du parti, ces militants conduits par Ahmed Arbouche, remettent en cause nombre de résolutions du 8e congrès réunificateur. «Nous appelons à l'organisation d'un congrès extraordinaire qui étudiera toutes les questions organisationnelles et organiques et qui clarifiera les horizons du parti et le fera sortir ainsi de sa coquille (...)» Il est à remarquer que cet appel à un congrès extraordinaire n'est pas motivé par les échéances politiques nationales, à savoir la révision de la Constitution et la préparation du troisième mandat pour le président Bouteflika. C'est donc un tout nouveau langage au sein du FLN qui, depuis maintenant quatre ans, a constitué la locomotive du projet de la révision de la Constitution et la troisième mandature pour Bouteflika. La seconde forte revendication de ces militants du centre a été le retour au nouvel organigramme au sein du parti. «(...) Nous demandons le retour aux structures connues comme le bureau politique et comité central et de donner à la base ses prérogatives au lieu de constituer un conseil national composé de 500 personnes dont certains n'ont même pas de carte de militant». Courroucés, ces militants ont comme un compte à régler avec...«ces dirigeants qui considèrent que la perte des centaines de sièges au niveau national et local comme une réussite et ces dirigeants qui estiment que l'éloignement du parti de la chefferie du gouvernement comme étant une promotion». Il apparaît donc que le conflit a été larvé depuis les législatives de 2007, accentué avec le net recul lors des élections locales en octobre de la même année. La liste des griefs paraît longue et le conflit tout aussi long. Du coup, le FLN risque de replonger dans une autre grave crise. Et de ce point de vue, ce ne sont pas des lendemains heureux qui attendent le parti majoritaire, il y a du bruit et du boulot en perspective. Il n' y a qu'à voir le langage dur et rude avec lequel a été rédigé le communiqué. L'annonce d'un autre conflit au sein du parti est ainsi annoncé, reste l'appellation: s'agira-t-il de néo-redresseurs, du retour des légalistes, des conservateurs...Le FLN promet comme toujours.