Les paramédicaux espèrent obtenir des doctorats d'Etat en soins. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) va à contre-courant de certaines organisations estudiantines. Les paramédicaux revendiquent l'application du système Licence-Master-Doctorat (LMD). Cette revendication est portée haut et fort par Lounès Ghachi, secrétaire général du SAP. «Les dernières négociations menées avec le ministre de la Santé ont abouti à un accord de principe pour l'application du nouveau système de graduation, en l'occurrence le LMD», a révélé hier, M.Ghachi, en marge du 1er congrès du syndicat, qui s'est tenu hier, à Alger. Selon notre interlocuteur, ce système permettra de rendre plus performante la formation du paramédical. La mise en application de ce genre d'enseignements dans le secteur du paramédical, selon Lounès Ghachi, nécessitera un baccalauréat plus trois années d'études universitaires. «Le système LMD permettra d'évoluer et de garantir une formation continue à long terme qui sera sanctionnée par un doctorat en soins», souligne M.Ghachi Toutefois, selon les observateurs, ce système, qui est, notamment appliqué aux Etats-Unis d'Amérique et dans certains pays européens, ne peut réussir en Algérie. Et pour cause: la formation des étudiants ne doit pas se faire uniquement à l'université, mais aussi dans les entreprises. Cela, notamment lors de la période des stages pratiques, nécessaires pour l'obtention du diplôme de fin d'études. Mais, en Algérie, les entreprises existantes, aussi bien dans le domaine public que privé, ne peuvent (faute de moyens?) accueillir les étudiants pendant leur période de stage. C'est aussi dans ce sens que versent les critiques formulées par certains sénateurs. Evoquant la question de la qualité et du niveau des soins dans le paramédical, Lounès Ghachi insistera: «Bien que les paramédicaux ne bénéficient pas d'une formation scientifique continue et restent lésés en matière de salaires, nous n'avons toutefois pas à en rougir sur le plan pratique.» Outre la création d'un conseil de l'ordre du corps paramédical et l'application du système LMD, le SAP ne cesse de batailler pour arracher le minimum «vital» de leurs droits. Il s'agit, entre autres, du réajustement des salaires, le versement d'une prime mensuelle de performance, d'une prime de zone. Le versement d'une prime de sujétion, destinée à couvrir certains risques professionnels particuliers à la profession est une autre revendication des paramédicaux. Il est utile de souligner que c'est en matière de salaires que ces travailleurs sont le plus lésés. Selon Lounès Ghachi, les appointements oscilleraient entre 12.000 et 15.000DA. Néanmoins, il a reconnu que «le ministère de la Santé vient de donner son accord de principe pour la création d'un conseil de l'ordre du corps paramédical». Ce dernier constituera, selon l'interlocuteur «un cadre juridique pour l'exercice de cette profession de grande importance pour la santé publique». Notons enfin que ce 1er congrès national du Sapm, qui est un syndicat autonome agréé en septembre 2004, a été l' occasion d'établir le bilan des acquis arrachés par le syndicat et de définir ses priorités à court, moyen et long termes.