M.Mana, président de l'Association algérienne des ressources humaines, a avoué que notre pays est déficitaire en matière de bons gestionnaires. Quel est l'apport des ressources humaines aux entreprises? Comment gérer un risque quand on est manager d'une entreprise? Telles ont été les questions auxquelles ont essayé de répondre des experts algériens et étrangers lors d'un séminaire international, qui prend fin aujourd'hui à Alger. Ce séminaire se veut, selon Ahmed Mana, président de l'Association algérienne des ressources humaines (Algrh), une occasion pour débattre de la problématique de la gestion des risques d'une entreprise. «Le manque de maîtrise et la méconnaissance de cette problématique créent automatiquement des situations pitoyables», a-t-il déclaré. Sans se baser sur des statistiques, M.Mana a souligné que «beaucoup de managers ne connaissent pas les règles de leur responsabilité, la liberté de leur action et les limites de cette liberté». A cet effet, avant de passer à la mise à niveau au sein des entreprises, il y a lieu de procéder à la formation des gestionnaires. A une question sur le nombre de gestionnaires en matière de ressources humaines, M.Mana a avoué à L'Expression que notre pays est déficitaire en matière de bons gestionnaires. Il a également admis que beaucoup d'entreprises ont eu recours à des anciens cadres partis à la retraite. Selon Vincent Chagué, maître de conférences à l'université de Limoges (France), tous les gestionnaires des entreprises doivent assister au moins une fois par an à des séminaires et s'inscrire à des formations. «La formation doit être suivie d'une manière continuelle, car le développement dans le domaine des ressources humaine se développe quotidiennement.» Avec la mondialisation, les entreprises algériennes se retrouvent confrontées à l'obligation de développer leurs performances face à la concurrence. Elles doivent gérer au quotidien des risques pour assurer leur pérennité. Pour assurer l'immortalité des entreprises, les gestionnaires doivent accorder aux fonctionnaires leurs droits fondamentaux. «Il est indispensable de valoriser les compétences», a-t-il souligné. Selon l'intervenant, les travailleurs chercheront tout au long de leur carrière à améliorer leurs compétences. Par voie de conséquence, ces travailleurs vont satisfaire leur besoin de connaissance et d'épanouissement, qui est, en fait, un droit. M.Chagué a également insisté sur la gestion du stress des salariés et des conflits de travail. Il a appelé les entreprises à agir pour éviter des répercussions sur la santé et la sécurité des salariés. «Les conflits peuvent avoir des conséquences négatives sur le bon fonctionnement et la pérennité de l'entreprise», a encore relevé l'expert français. Les initiateurs de ce rendez-vous ont démontré comment certaines insuffisances en matière de formation empêchent la bonne gestion des ressources humaines de se développer en Algérie. Les employeurs, quant à eux, doivent se soumettre à une utilisation rationnelle des personnels nécessaires au développement de leurs activités. Car c'est ce personnel qui défendra son image de marque dans un milieu ouvert à la concurrence nationale et internationale.