Un fléau qui prend de l'ampleur et auquel les enfants sont les plus exposés. Aux multiples maux que vit la société algérienne, est venu se greffer un autre phénomène, désormais incontournable, auquel font face aujourd'hui les services de sécurité: les kidnappings. Un fléau qui prend de l'ampleur et auquel les enfants sont les plus exposés. Durant l'été 2007, les services de la gendarmerie ont enregistré 18 enlèvements, 380 atteintes à la pudeur, 250 viols et 234 d'actes contre-nature. Dans le rapport des services de la Gendarmerie nationale, il est précisé 589 cas de violences sexuelles sur des enfants des deux sexes de moins de 18 ans, après leur enlèvement. Selon toujours le même rapport, c'est Oran qui est au-devant de la scène, suivie d'Alger, Mostaganem et Sétif. Les enlèvements, du moins pour la plupart, ont un objectif sexuel, lequel représente une véritable menace sur la santé publique. D'aucuns des Constantinoins n'oublieront l'histoire dramatique du petit Yacer, enlevé et sauvagement assassiné par son agresseur qui vient d'être condamné à la peine capitale par le tribunal criminel de Constantine. Les services de sécurité, à travers plusieurs wilayas de l'Est, ont enregistré plusieurs cas de kidnappings d'enfants, mais aussi de jeunes filles à Khenchela, Batna, M'sila, Oum El Bouaghi et Sétif, la plupart du temps qui finissent souvent à la morgue. Souvent, quand les victimes échappent à la mort, après avoir subi des violences sexuelles, souffrent en silence à cause du manque flagrant de structures pour leur prise en charge psychologique, sociale et juridique. Mais les kidnappings sont également relatifs à des demandes de rançons, comme cela est vécu à Tizi Ouzou et Boumerdès. Souvent, ce sont les groupes terroristes qui en sont les auteurs. Ils choisissent leurs victimes de préférence parmi les entrepreneurs. Le dernier à avoir vécu l'amère aventure est Hacène, âgé de 32 ans. Il a été enlevé le 24 juin dernier, en rentrant chez lui, à 40km du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. La victime saine et sauve a retrouvé les siens. Mais ce n'est pas toujours le cas. Une autre histoire de kidnapping enregistré à El Oued en 2006, celle du fils du milliardaire. Au moins 56 personnes avaient été interpellées dans cette affaire derrière laquelle se cachaient des terroristes. Selon les services de sécurité, l'Etat a engagé les moyens nécessaires pour lutter contre ce phénomène et appelle la population à y contribuer. Pour les services de sécurité, il est d'abord indispensable de fournir des efforts de prévention devant permettre un soutien aux victimes et à leurs proches aussi, opter pour une stratégie de l'évolution de la «législation» et de la «politique» et la formation d'agents de santé. Tout cela devrait se matérialiser par un programme éducatif et initier une approche pour modifier les attitudes et les comportements. Il est indispensable, également, pour les services de sécurité, notamment la Gendarmerie nationale comme étant l'institution qui traite le plus de dossiers de kidnappings d'enfants, d'apporter des réponses politiques et juridiques, d'abord par l'élargissement du concept d'enlèvement devant porter également sur toute forme de violence, la réforme des règles de jugement, d'améliorer la rapidité du traitement des cas durant l'enquête et aussitôt après, le signalement de disposition, que ce soit pour les enfants ou pour les adultes de plus de 18 ans. Par cette stratégie, les services de sécurité comptent prévenir et lutter contre le phénomène qui bascule généralement vers la pédophilie.