Smail Boudechiche a déploré l'imitation excessive des voix de l'Orient et du Golfe dans la psalmodie du Coran. L'auteur de la série télévisée et écrite Repères coraniques, Smaïl Boudechiche, a animé, mercredi dernier, une conférence-débat au laboratoire de la phonétique de l'Institut des lettres et sciences sociales de l'université Saâd-Dahleb de Blida, portant sur le résultat de ses dernières recherches en présentant pour la première fois un CD-ROM en interactivité sur une nouvelle méthode d'apprentissage du texte coranique. La communication appuyée par la projection du CD-ROM, centrée autour du thème: La place de la phonétique dans le texte coranique, exemple des sourates El Kahf et Echoura, s'est effectuée en présence du Dr Saci Ammar, président de ce laboratoire, des enseignants et des chercheurs dans le domaine de la phonétique et des lettres, ainsi que des élèves de magister dans cette spécialité. Cet institut qui est connu au niveau arabe, encourage depuis plusieurs années les études sur l'élaboration des techniques phonétiques et leur importance comme moyen de base pour toute communication. Présentant l'analyse de cette sourate Echouara, l'auteur a montré que celle-ci avait été révélée pour défier les gens de La Mecque qui se croyaient dépositaires de la langue et qui s'énorgueillissaient de la poésie, notamment des sept poèmes affichés sur le mur de la Kaâba, portant le cachet de poètes restés célèbres, et qui avaient qualifié le Coran de paroles sataniques et le Prophète (QSSSL) d'analphabète, cette révolution avait été un grand tournant dans la vie du Prophète et des premiers musulmans en leur permettant de gagner la bataille décisive du savoir, de la maîtrise de la langue et de la littérature. L'orgueil, ce jour-là avait changé de camp. Depuis, cette sourate est restée comme un phare en la matière, pleine d'inspiration infinie surtout pour les hommes de lettres et les érudits qui la lisent et la récitent. Grâce à l'outil informatique, l'auteur a montré des aspects jusque-là inconnus. Sa structure contient, par exemple, huit paraboles sous forme de vers libres avec des versets très courts et des terminaisons rythmées et que chaque parabole se termine par un refrain de deux versets. Une véritable architecture qui défie le style et le contenu des Moualakates. Elle est la première à casser la barrière posée par le style poétique classique lourd, permettant d'ouvrir, avant terme, la voie à l'expression libre. Le Coran, message divin, renferme aussi le style et la manière à la perfection. L'auteur a, par ailleurs, déploré l'imitation excessive des voix de l'Orient et du Golfe dans la psalmodie du texte coranique, alors que le développement et l'encouragement de notre patrimoine vocal est délaissé, malgré son originalité et sa richesse. L'auteur avait débuté sa recherche par des chroniques publiées dans le quotidien Liberté que dirigeait Ahmed Fattani pendant plus de cinq ans (93-97), à côté, notamment de l'éminent professeur islamologue feu Stambouli durant les mois sacrés de Ramadhan. Depuis, il a publié une dizaine d'ouvrages dont six dans le cadre de «L'année de l'Algérie en France». Il est également l'auteur des séries télévisées Sidna Youcef et Ahlou El Kahf, trente épisodes chacun dont le premier avait été primé à Manama en 2003. Le président du Haut conseil islamique, Cheikh Bouamrane l'a encouragé dans sa recherche en lui ouvrant la porte de la collaboration depuis 2002 dans la Revue des études islamiques en lui assurant la publication des résultats de ses recherches. La nouveauté est le fait qu'il investit maintenant après l'écriture et l'audio-visuel, le domaine de l'interactivité et du CD-ROM, un monde infini et palpitant que chaque intellectuel moderne doit maîtriser. Il ouvre pour la pédagogie de l'enseignement coranique, un champ nouveau pour répandre avec facilité, rapidité et efficacité le texte coranique.