L'engagement de Bouteflika à signer les accords d'association avec l'UE, avant la fin de l'année, représente le premier pas vers l'OMC. Ultime issue pour échapper à l'isolement entretenu par les barons de l'import. Pour que l'économie nationale ne soit plus un rapport commercial à sens unique. Les entraves ne se limitent pas à la seule administration des Douanes, comme certains essaient de le faire admettre par des rumeurs, mais le mal gagne en intensité. Ainsi, selon des observateurs avertis, aucune mesure concrète n'avait accompagné l'informatisation du système de sécurité économique entamée par la direction des Douanes de la part des principaux acteurs économiques, en l'occurrence, les banques, les services des impôts, la sécurité sociale, les entreprises portuaires, les compagnies d'assurance, les P&T et les différents opérateurs publics et privés. Un réseau informatique devrait relier toutes ces institutions afin de permettre d'atteindre la norme onusienne (Edifact). Ce réseau constitue non seulement la principale condition de l'OMC pour qu'un pays candidat puisse espérer l'intégration à l'économie mondiale, mais aussi le premier acte pour traduire la volonté politique à travers l'engagement du chef de l'Etat, tout en sécurisant le commerce extérieur, la pérennité de l'économie nationale par la rapidité et la transparence des opérations commerciales internationales. Les enjeux sont tellement énormes, les intérêts occultes tellement menace que le chantier risque d'être compromis. Y a-t-il une volonté de casser ce projet ambitieux? La réalité sur le terrain donne au moins des indices sur un certain laxisme enregistré à différents niveaux. Ayant pris beaucoup trop d'avance par le système Cigad, par rapport aux autres secteurs en la matière, le nouveau staff de la DGD, n'a pas raté cette occasion pour appeler les autres acteurs à se connecter en un réseau national, ne serait-ce que pour mettre fin au trafic des conteneurs au niveau des ports algériens notamment le port d'Alger par où transitent 60% de nos importations et où se concentrent les spéculateurs. Les entreprises portuaires ont, selon certains professionnel, fait un faux pas par la fragmentation de leur réseau informatique ce qui risque de provoquer une incompatibilité entre le réseau du port d'Alger doté d'un système baptisé Gesport et condamné malheureusement au stade intranet, il demeure difficile donc de le hisser à une dimension nationale. Un exode massif des conteneurs vers d'autres ports non dotés d'un réseau s'annonce déjà. Une appréhension logique puisqu'elle rendra caducs touts les efforts entrepris contre vents et marées pour atteindre l'objectif de mettre le commerce extérieur en conformité avec les exigences réelles de l'économie de marché. Des sources douanières n'ont pas caché leurs craintes que ce projet ne puisse voir le jour au grand bonheur des barons malhonnêtes. Pourquoi ce projet prend-il tout ce temps? La décision de doter tous les ports algériens d'un système informatique national est vieille de 20 ans. Et pour quelle raison la dotation d'un tel système n'a-t-elle touché que le port d'Alger, alors que le pays compte plus de 8 ports aussi importants les uns que les autres en capacité d'accueil? L'autre point qui accentue les craintes réside dans la décision de report jusqu'à l'an prochain des réformes bancaires, qui doivent faire grincer pas mal de dents, notamment celles de ceux qui continuent de traîner la patte. Elles promettent d'ores et déjà la mise à nu d'un nombre important d'opérations bancaires mafieuses qui ont été «conclues» durant ces dix dernières années par ceux qui veulent prolonger ces beaux jours sur le dos de toute une nation, en retardant les échéances.