La direction de la prison use de stratagèmes et de faux-fuyants en refusant le droit de visite. Des familles des détenus de la prison ont adressé une lettre au premier magistrat du pays dans laquelle ils dénoncent des traitements avilissants que subiraient leurs enfants dans la maison d'arrêt d'Oran. Ce document, dont nous détenons une copie, a été adressé également aux autorités judiciaires d'Oran, notamment le procureur général et le directeur de la prison. Ces familles, constituées en comité et qui ont des enfants détenus pour de lourdes peines pour la plupart dénoncent la mesure de mettre ces détenus dans une cellule d'isolement et de les priver de couffin depuis bientôt 3 semaines. «Nous estimons que c'est là une grave provocation destinée à pousser nos enfants vers l'irréparable», estiment-ils. Les rédacteurs du communiqué relèvent certains faits qu'ils qualifient de dépassements de la part de certains gardiens et l'administration de la prison. «Les brimades et les mauvais traitements sont devenus le lot quotidien de nos enfants qui se retrouvent sans défense devant une administration qui, au lieu de jouer son rôle de rééducation et de réinsertion, joue au garde-chiourme», déclare avec un membre de comité. Le communiqué dénonce le comportement d'un gardien surnommé le «Bouledogue» qui use de mauvais traitements envers les détenus. Ce dernier userait de menaces envers les prisonniers leur promettant l'enfer de Reggane ou le calvaire du cachot. Plusieurs cas de mauvais traitements et d'abus sont cités dans ce communiqué, abus qualifiés de provocation par les parents des détenus. «Veulent-ils les pousser à la mutinerie ou au suicide», s'interrogent les rédacteurs de la lettre adressée au Président de la République. Ces parents n'ont pas hésité à dénoncer le fait de priver leurs enfants du couffin qu'ils considèrent comme la seule source de nourriture des prisonniers soumis à un régime alimentaire pauvre. «Nous faisons des efforts pour que nos enfants ne meurent pas de malnutrition, mais la direction de la prison use de stratagèmes et de faux-fuyants en nous refusant le droit de visite pourtant permis par la loi», révèlent-ils. Ce SOS lancé par ces familles trouvera-t-il un écho auprès des décideurs, car si rien n'est fait, le syndrome des mutineries pourrait toucher Oran et d'autres prisons encore.