La première institution qui a essuyé l'anathème du président de l'Apico est le département de Khalida Toumi. «Nous allons observer des mouvements de protestation à partir du 4 août...», a déclaré Nasserdine Touil, dit Nasro, président de l'Association pour la promotion et l'insertion de la chanson oranaise (Apico) qui a animé, jeudi dernier, un point de presse dans lequel il a ouvert le feu sur le ministère de la Culture l'accusant d'avoir détourné le Festival du raï et la wilaya d'Oran d'entraver la tenue, à Oran, d'un festival similaire qui porte une autre appellation. Décidément, rien ne va plus à Oran. La 18e édition du Festival du raï n'aura pas lieu à El Bahia. Le verdict est tombé. «Le ministère de la Culture a tranché sur le lieu devant abriter l'activité en question tandis que la wilaya d'Oran a rejeté la demande portant sur la tenue du festival appelé Journées nationales de la chanson oranaise», a indiqué le président de l'Apico. La tension monte de plusieurs crans. Les responsables de l'Apico ont tenu des critiques acerbes et véhémentes à l'encontre de l'administration centrale et locale. La première institution qui a essuyé l'anathème du président de l'Apico est le département de Khalida Toumi. «Le Festival du raï est un acquis cher, d'abord des Oranais, et puis de l'Apico, l'association qui a mis au monde et guidé, sous sa houlette, une activité créée à Oran depuis 1985», a rappelé Nasserdine Touil. «On assiste aujourd'hui à des choses anormales» a-t-il martelé. «D'abord, il y a le transfert, à desseins inavoués, du Festival du raï à Sidi Bel Abbès, ensuite, il y a le rejet, inexpliqué, de la demande formulée par l'Apico. Pourtant, l'événement festif porte une nouvelle appellation, telle qu'exigée, à la dernière minute, par la wilaya d'Oran» a-t-il enchaîné. Et d'ajouter: «Ayant abdiqué sur cette exigence, la wilaya s'est illustrée par son refus sans motif valable.» «L'on se demande pourquoi tout ce mépris affiché à l'encontre de la musique de raï», s'est-il interrogé. Contre vents et marées, les responsables de l'Association pour la promotion et l'insertion de la chanson oranaise, sont mis devant le fait accompli. La 18e édition sera tenue dans la capitale de la Mekerra. Le président de l'Apico est sceptique quant au maintien du même festival à Sidi Bel Abbès, l'année prochaine. «Le festival sera organisé, sûrement à Alger, l'année prochaine» a-t-il souligné. Sur la même lancée, Nasro a signalé que les intentions ne datent pas d'aujourd'hui: «Il a été question de délocaliser le festival depuis qu'il a été institutionnalisé en 2005. Nous avons pu avoir gain de cause et convaincre les promoteurs de l'idée du transfert du festival que cette activité émane des Oranais et est propre à la ville d'Oran» et encore, a-t-il ajouté: «Depuis 17 ans, l'événement se tenait à Oran, et voilà maintenant on prive Oran de son propre produit.» La deuxième bataille, qui a été ouverte, cible le cabinet de wilaya d'Oran. Selon Nasserdine Touil, la wilaya d'Oran a exigé que l'activité soit baptisée «Journées nationales de la chanson oranaise», chose faite, un programme détaillé a été élaboré, les affiches ont été commandées, le ministère de l'Energie et des Mines a donné son accord pour sponsoriser ce festival. Du coup, les responsables locaux reviennent, sans aucune explication, sur leur décision. Pour cause, un article de presse, paru dernièrement, selon lequel la wilaya d'Oran a donné son quitus quant à la tenue des Journées nationales de la chanson oranaise pendant 10 jours, à Oran, a mis dans l'embarras le chef de cabinet de la wilaya d'Oran, a expliqué Nasserdine Touil. En dépit des acrobaties de dernière minute et des concessions faites par l'Association pour la promotion et l'insertion de la chanson oranaise, l'administration locale, et plus précisément la wilaya d'Oran, reste toujours sur ses positions en rejetant, pour la deuxième fois, la demande qui a été formulée. «Un mépris total a été affiché vis-à-vis des promoteurs du festival», a dénoncé l'orateur. «Les gens viennent d'ailleurs et sont autorisés, à l'avance, à organiser leurs activités à Oran», a fulminé le président de l'Apico tandis «qu'on continue à importuner les activités locales». Allusion faite au Festival du cinéma arabe qui s'est tenu récemment, pompeusement, et la soirée 100% raï qui sera organisée, par l'Oref, le 14 août prochain au Théâtre de verdure d'Oran. «Exception faite de ces deux activités, le même théâtre n'a connu aucune autre activité depuis l'ouverture de la saison estivale», a déploré le président de l'Apico. Seul le «Festival du raï est en mesure de drainer les grandes foules» a-t-il recommandé. Pour leur part, les responsables de Ahl El Fen jurent par tous les saints qu'ils braveront le rejet affiché par la wilaya d'Oran. «Le Mawssim sera organisé avec ou sans autorisation», a lancé le président de l'association Ahl El Fen.