Le président de l'association Apico (association de la protection et de l'insertion de la chanson oranaise), Touil Nasreddine alias Nasro, organisateur de l'événement annuel du festival de la chanson raï est dans tous ses états ! Depuis que le ministère de la culture avait décidé il y a peu de délocaliser ce rendez-vous de la ville d'Oran pour l'implanter cette année dans la contrée voisine de Sidi Bel Abbès, l'Apico est sur les nerfs. Le festival du raï qui est l'un des plus grands événements lyriques d'El Bahia a été institutionnalisé par le ministère de la culture en 2005 en créant comme ce fut le cas pour Timgad ou Djemila son propre commissariat à qui incombait le rôle de préparer en collaboration avec l'Apico cette rencontre. La 17ème édition de ce festival qui était intervenue l'an dernier à Oran était selon la même association “ une véritable mascarade.”Le président de l'Apico qui refuse catégoriquement cette délocalisation “ injuste et impartiale” a d'ores et déjà entamé des actions pour que la ville d'Oran ne soit pas “ dépossédée d'un festival dont la réputation s'était faite grâce au public oranais dans les moments les plus atroces qu'a vécus l'Algérie”. La 18ème édition de ce rendez-vous prévu entre le 02 et le 08 août est ainsi compromise d'autant que l'association organisatrice a dans un communiqué adressé à notre rédaction appellé les hommes et les femmes des médias à une séance de travail dans le cadre des préparatifs de cette rencontre qui est “culturellement et moralement la propriété inaltérable de la ville d'Oran ” écrit-on dans le communiqué ajoutant que “ c'est grâce aux oranais que ce festival est réputé à travers le monde entier et c'est grâce à ce festival que les regards de tous les amoureux de cette musique devenue universelle, et convergente tous les ans vers El Bahia.” Les membres de l'association Apico avouent par ailleurs que cette délocalisation les a “ surpris ” car “ décidée par le ministère de la culture sans nous consulter nous les légitimes propriétaires de ce festival ”. Révoltée, indignée, l'Apico considère que la décision du ministère est “ nulle et non avenue ” et ce, quelles que soient les raisons qui ont poussé la tutelle à déloger cette rencontre d'une ville où elle a d'ores et déjà pris racine. L'Apico qui refuse qu' El Bahia soit “ victime de calculs inavoués et inavouables”, a l'intention de déposer une plainte auprès du tribunal administratif pour “ l'annulation de ce festival à Sidi Bel Abbès et sa restitution à sa ville natale, Oran”.L'associaton pour l'insertion de la chanson oranaise ne s'arrêtera pas là, puisqu'elle prévoit l'organisation de plusieurs expositions, des conférences ainsi que des tables rondes durant les prochains jours à ce sujet alertant ainsi l'opinion publique par le biais également de pétitions dénonçant “ cette manœuvre.” Résolument contre “ l'institutionnalisation du festival du raï par le ministère”, l'Apico a décidé d'annuler la tenue des deux événements culturels qu'elle organise : le festival du raï et le Maoussem Sidi El Houari, devant se tenir du 24 au 31 juillet à Oran. Ces deux rendez-vous artistiques seront remplacés par des journées de protestation qui débuteront le jeudi prochain au siège de l'Apico.