La restitution de quelque 1000 ha de terres agricoles aux héritiers Ben-Ali Chérif dans la vallée de la Soummam, nationalisées depuis 1963, a fait une nouvelle fois l'objet de contestation par les habitants d'Illoula Oussameur, dans la commune de Chellata, wilaya de Béjaïa. En 1998 la wilaya de Bejaia rend public un arrêté de restitution aux héritiers Ben-Ali Chérif. Une décision qui n'a pas cessé, depuis, de faire l'objet de contestation. Hier, les populations des villages de la région d'Akbou ont fermé la route Nationale 26 à la circulation. A travers cette manifestation les contestataires exigent l'annulation de l'arrêté, l'arrêt de la vente de ces terres agricoles et la mise en place d'une commission d'enquête pour déterminer les véritables propriétaires. Ce n'est pas la première fois que les habitants de cette région marquent leur mécontentement. Depuis les fameux arrêtés de restitution, les habitants concernés ont saisi, dans une lettre ouverte au président de la République, pour revendiquer «l'annulation pure et simple de l'arrêté établi par le wali de Béjaïa portant restitution de terres agricoles au profit des héritiers du Bachagha Ben-Ali Chérif Md Saïd». Dans leur correspondance, les contestataires sont partis jusqu'à assimiler l'arrêté en question au séquestre du 25 mars 1871 établi par l'armée coloniale pour déposséder leurs arrières-parents d'une partie de ces mêmes terres en guise de représailles à leur participation aux insurrections armées orchestrées à l'époque par Cheikh Aheddad et El Mokrani. A travers cet arrêté de l'administration de la wilaya de Béjaïa, les contestataires s'estiment «spoliés» de leurs terres pour la seconde fois. Les villageois de Chellata exigent une commission d'enquête susceptible de faire la lumière sur cette affaire. L'inquiétude est d'autant plus grande lorsqu'on apprend de la bouche même des contestataires que «plusieurs hectares de ces terres agricoles sont envahies par le béton». Hier, la circulation dans les deux sens sur la Nationale 26 était pratiquement impossible. A l'heure où nous mettons sous presse, cet axe routier important demeure toujours bloqué.