Ce nouveau mode de commerce ne cesse de porter atteinte à l'activité commerciale locale. Ils sont plusieurs dizaines à parcourir toutes les communes et tous les quartiers. Ils proposent à la vente des fruits et légumes, des habits et tout autre chose peut être utile au citoyen. Klaxons et cris, ces commerçants ambulants qui arrivent à bord de camionnettes ou parfois en poussant des charrettes, créent des situations de grand vacarme et de dérangement. Cela touche autant les commerçants locaux qui se voient concurrencés déloyalement par ces nouveaux arrivistes, et les résidants des différents quartiers, souvent dérangés dans leur sommeil et notamment durant la sieste. Ce mode de commerce qui a débuté, il y a quelques années, et qui continue d'exister sous une forme ambiguë, porte atteinte à l'activité commerciale locale. «Nous nous débattons dans un dilemme, et si cette situation persiste, nous serions obligés de fermer boutique et changer d'activité», nous confie un commerçant. «Ils viennent des wilayas limitrophes et vendent leurs marchandises à des prix bas, et cela ne fait que saboter le marché local», a-t-il ajouté. Cette activité représente aussi une autre forme de l'informel aux yeux de certains professionnels du métier. Mais, loin de ces marchands ambulants, qui ne cessent de sillonner les rues de toutes les localités de la wilaya, un autre fait se banalise au fil des jours, et ce au su et au vu de tout le monde. Il s'agit des espaces que quelques commerçants improvisent. A l'entrée Est de la ville de Bouira, au niveau de la station des fourgons, les lieux sont squattés. Chaque fin d'après-midi, une dizaine de véhicules et charrettes prennent place juste à l'entrée de la station. Cette scène engendre des perturbations quant au trafic routier et aussi des désagrements pour les transporteurs qui utilisent la station. Cette situation d'anarchie ne fait que refléter le laxisme des services compétents qui sont chargés de mettre de l'ordre concernant l'activité commerciale. A travers les autres communes, les choses ont tendance à se compliquer encore plus. Tout espace libre attire davantage de commerçants saisonniers. Ce décor désolant est constaté partout. Le long de la RN5, des bicoques poussent comme des champignons. Toutes sortes de fruits sont à vendre: figues, raisins, pommes, pastèques et melons. Pour tenter de comprendre pourquoi ce genre de phénomène est assez courant dans nos villes, les témoignages de certains commerçants semblent édifiants. «Quand on n'a pas un marché où s'installer, nous sommes contraints de se débrouuiller», nous dira un jeune qui s'est installé au bord de la RN5. Avait-il raison ou pas, la réponse nous parvient du côté des espaces aménagés pour accueillir ce genre d'activité. Aucune commune à travers toute la wilaya ne dispose d'un marché local digne de ce nom. Les lieux se trouvent dans un état dégradant, manque d'espaces et absence totale d'hygiène. Cet état de fait ne fait que rendre la situation plus complexe et pénalise le petit commerçant local qui essaie, tant bien que mal, de gagner sa vie en toute légalité.