Les députés Nouasri et Kahlouche veulent démontrer que M.Ouyahia a été le premier à violer ce qu'il a lui-même mis en place. Les députés frondeurs, Nouasri et Kahlouche, jugent les mises en garde d'Ouyahia par rapport au péril islamiste dénuées de tout fondement. Nos interlocuteurs en veulent pour preuve que les listes concoctées par le SG du parti contiennent pas moins de 12 éléments connus pour leur penchant avéré pour l'idéologie intégriste. Les deux premiers responsables du comité de sauvegarde du RND vont jusqu'à remettre en cause le discours de campagne d'Ouyahia, arguant le fait qu'à aucun moment le SG du RND ne s'est sérieusement penché sur la question des financements occultes des partis islamistes. «Pourtant, on lui a offert cette possibilité sur un plateau au temps où il occupait le poste de Chef du gouvernement», relève Kahlouche, qui insiste sur le caractère stratégique de la disposition contenue dans la loi de finances qui donnait autorité au chef de l'Exécutif de contrôler les finances des formations politiques et la provenance des fonds. Ainsi, les frondeurs du RND rejoignent les déclarations des partisans du boycott, en rejetant en bloc les arguments d'Ouyahia sur la question de faire barrage aux forces politiques archaïques. Pour Nouasri et Kahlouche, le danger dont parle le SG du parti «n'est pas aussi déterminant qu'il veut bien le faire croire. La dernière législature a permis aux différentes composantes de la classe politique de se dédiaboliser mutuellement. Ce que Ouyahia qualifie de péril intégriste est derrière nous. Les islamistes sont bien au gouvernement et à l'APN. Il les fréquente quotidiennement», déclarent nos interlocuteurs qui insistent fortement sur le double langage du patron du RND. A ce propos, les invités de L'Expression n'omettent pas de relever une entrée en campagne quelque peu anachronique, mettant en exergue le fait que cette diabolisation à outrance de l'islamisme arrive quelque peu en retard pour un homme qui n'a jamais eu un discours aussi direct en direction du courant islamiste. Pis, Nouasri et Kahlouche affirment que la campagne d'Ouyahia ne peut convaincre du fait de son peu d'empressement, des années durant, à lutter efficacement contre ce courant que ce soit au plan politique en tant que SG d'un parti majoritaire ou sur le plan strictement juridique, en sa qualité de ministre de la Justice. En outre, le fait qu'il ait intégré sur les listes de candidature des islamistes, est en soi une sorte d'aveu quant à ses réelles intentions qui «sont loin d'être le combat anti-islamiste», affirment les opposants d'Ouyahia.