Le problème, chez nous, est que nous lisons peu et que surtout peu lisent. C'est hélas! une vérité éclatante. Quant à dire qu'il y aurait une règle rigoureuse qui fasse que nous serions peut-être exigeants sur ce que nous devons lire ou ne devons pas lire, cela suppose que nous aimons les livres. Oh! le jugement de valeur...Dans plusieurs Salons du Livre, nous avons tous constaté le peu d'intérêt des visiteurs à la chose imprimée, le texte et l'image. Non, la qualité du texte et du graphisme ne sont pas absolument en cause, pas plus que le prix du livre est trop élevé. Regardons quelle somme d'argent est mise dans l'achat de certains jouets...d'importation. À peine, rentré à la maison, le garçon ou la fille se plaignent: le jouet est déjà cassé! Mais la lecture d'un livre procure un bonheur pur, à condition de s'adonner à cette expérience. Notre rubrique Le Temps de lire, comme l'année dernière, ouvre sa petite bibliothèque de l'été. Voici, chaque semaine, quelques livres parmi ceux qui ont été présentés ici même et qui pourraient attirer l'attention de nos lecteurs... en vacances. Alger, des origines à la Régence turque, Nadir Assari, éd. Alpha: «[L'auteur] a pris son courage à deux mains, a rassemblé les documents qu'il a jugés utiles, leur a fait parler le langage qu'il a le mieux compris.» Il s'agit d'une «réhabilitation» par proposition théorique: «Un travail de compilation de textes descriptifs des repères topographiques et étayé par des illustrations (dessins, peintures ou photographies) qui s'y rapportent.» Cela dit, globalement, le labeur de Nadir Assari constitue un joli album à offrir. Kateb Yacine, le coeur entre les dents, Benamar Médiène, Casbah éditions: «Médiène va saisir, en son âme et conscience, précisément pour ´´monter´´ une représentation permettant de concilier l'absence et la présence... [...] Parler de Kateb, c'est d'abord prendre acte d'une limite infranchissable, d'une temporalité immédiatement révolue. Parler, c'est dire et dire, c'est montrer ce qui n'est plus là. Donc, abolir le temps en le réincarnant.» Ce sera une «biographie», hors de toute contrainte, aussi littéraire, libre et libertaire comme a été Kateb vivant.» Les Cèdres de l'Ouarsenis, Mohamed Boudiba, OPU: «Le livre [...] me semble bien utile à lire, et je suis bien étonné qu'il n'ait pas produit grand effet en librairie. L'auteur a les références suffisantes (sa formation universitaire, sa profession d'avocat puis de conseiller juridique, sa passion pour la peinture et l'histoire de son pays) pour attirer et retenir l'attention du lecteur. Bien que Boudiba parle de roman, son ouvrage est un récit riche en informations et en péripéties guerrières. Il retrace la lutte de Libération nationale et ses prémisses. Il précise les sites où naissent et évoluent les activités socio-politiques des populations de l'Ouarsenis et où ne tardera pas à éclater la guerre d'Algérie.» Introduction à l'étude de l'Islâm, Cheikh Abderrahmane Ben El-Haffâf, Publications du Haut Conseil Islamique: «Le mois de Ramadhan est une opportunité supérieure pour le musulman qui veut cultiver sa spiritualité. Voici, une brillante Introduction à l'étude de l'Islâm par le savant algérien Abderrahmane Ben El-Haffâf (1881-1957). Ce dernier, "pour mieux marquer son impartialité", aborde L'Histoire du Coran en l'empruntant à Sawas Pacha, "chrétien d'ailleurs", auteur de Etude sur la théorie du droit musulman: ´´La tradition conservée par les historiens, tous savants et jurisconsultes qui ont vécu dans la dernière période du second et dans la première du troisième siècle de l'Hégire, nous a fait connaître la manière dont le Coran a été transmis aux hommes par Mohammed. Le Prophète des musulmans tombait en extase toutes les fois qu'il était visité par l'ange du Seigneur.»