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Un accessoire indéniable pour la mariée
LE BIJOU EN OR EST-IL TOUJOURS À LA MODE?
Publié dans L'Expression le 19 - 08 - 2008

Certains jeunes couples préfèrent un voyage de noces, un logement, une voiture...
Quelle famille résidant dans la capitale depuis un «certain temps» ne connaît pas la fameuse «Houmet Esseyaghine» (ex- Rue du Lézard) qui se profile au bas de la rue Mohamed-Bouzrina (ex-La Lyre) vers les venelles de la Basse Casbah.
C'était là le centre nerveux des bijoutiers, une profession qui n'a rien perdu de sa superbe. Les clientes et clients venaient de partout d'Alger et ses environs et même des wilayas limitrophes pour arpenter, en toute quiétude, cette ruelle en vue d'acquérir un bijou bien de l'époque.
Des centaines de millions étaient alors brassés dans ces échoppes, parfois minuscules, mais apparentées à de véritables cavernes d'Ali Baba.
Qu'il s'agisse d'un «kheit errouh» (fil de l'âme) pour les Algéroises, («ezzerrouf» pour les Oranaises, assorti de ses incontournables boucles et, bague «louza», une parure traditionnelle qui ne s'accompagne pas de bracelets comme le sont les parures modernes dont se délectent du regard les jeunes filles en passe de fonder un foyer, l'alter-ego de «Houmet Essyaghine» d'Alger, existe dans toutes les grandes villes du pays. «Zenqet Essayaghine» pour Oran, ou «Rahbat Essour» et «Souk El Assar» pour la métropole de l'Est, Constantine.
Jadis fort fréquentés par la gent féminine aux goûts traditionnels fort prononcés, ces anciens quartiers sont, peu à peu, désertés aujourd'hui. Les centres d'activités sont tout simplement déplacés, de façon certes moins caractéristique, mais tout au moins les vitrines se retrouvent dans les quartiers huppés de la capitale et ceux d'autres villes. Des vitrines alléchantes «gorgées» de bijoux modernes s'offrent aux éventuels clients en quête d'un article original ou unique!
Celui-ci est souvent serti de pierres précieuses comme le diamant, le saphir ou même de pierres semi-précieuses ou industrielles comme le spinelle. D'autres pierreries, d'aspect tout aussi beau que l'original avec la valeur en moins, égayent des bijoux massifs importés souvent d'Italie ou des pays arabes du Proche-Orient. Justement ce paramètre de valeur semble s'estomper au fil du temps.
L'achat d'un bijou, quelle que soit sa valeur monétaire, répond à un critère traditionnel ni plu ni moins. Il correspond, bien sûr, à un choix personnel empreint d'élégance mais nullement apparenté à un placement quelconque pour l'avenir. Cette idée est encore fortement soutenue par les dernières gardiennes du temple de la tradition que sont nos mères et grand-mères encore de ce monde. Elles rappellent souvent avec un bien de regret «lahdayad lechdyad» ou «l'or pour les temps difficiles», adage d'une autre époque révolue. On assiste de nos jours, et même avant, au troc de vieux bijoux contre de nouveaux modèles. Au vu de l'approvisionnement difficile en matière première, car scrupuleusement réglementée par l'Etat, les artisans y trouvent leur compte en transformant cet or en des modèles plus récents grâce aux importations massives de machines sophistiquées de fabrication, venues surtout d'Italie..
Un sérieux rival des échoppes de bijoutiers est apparu.
Ce sont de véritables marchés parallèles de l'or qui ont pignon sur rue dans les grandes villes. Attirant toutes les catégories de clientes et clients autochtones, mais aussi d'émigrés qui viennent ponctuellement, à l'occasion d'un séjour express au pays, pour s'approvisionner dans ces marchés selon les artisans et les vendeurs eux-mêmes.
Ces occasionnels chalands émigrés véhiculent également des bijoux à vendre. Ils ne sont pas poinçonnés par les services de garantie algériens. Ils sont fabriqués à l'étranger parfois avec un matériau non conforme à la réglementation algérienne en la matière donc acquis à moindre prix.
Ainsi, l'on retrouve des bijoux en or 16 ou 14 carats, alors que le bijou en or, fabriqué et commercialisé chez nous, doit être de teneur de 18 carats. Il équivaut à 750 millièmes de l'or pur du lingot (24 carats) vendu légalement par l'Agenor (Agence nationale de l'or) aux artisans-bijoutiers détenteurs d'un droit de poinçonnage auprès des services de garantie dépendant du ministère des Finances.
Il faut admettre aujourd'hui, que nombre de jeunes couples modernes préfèrent effectuer un voyage de noces, acheter un appartement, une machine à laver, une télé top-model, voire même une voiture à crédit (bien sûr) que de se procurer des bijoux, hormis «l'essentiel» composé d'une bague et d'une alliance. A chaque époque, son temps!


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