Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs avait affirmé que le mufti de la République devrait être désigné durant ce mois de Ramadhan. Apostrophé sur la désignation du mufti de la République, le président du Haut Conseil islamique (HCI), M.Cheikh Bouamrane, a tenu, dans un premier temps, à souligner de manière catégorique que «cela ne relève pas de nos prérogatives. Nous ne dépendons pas du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Nous sommes une institution à part». Avant de préciser: «A mon avis, si on nous désigne un grand mufti, il devra être d'abord algérien, savant et maîtrisant au moins deux langues.» La désignation du mufti de la République a soulevé plusieurs controverses. Dans une déclaration, faite juillet dernier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, avait affirmé que la désignation du mufti de la République «sera probablement soumise durant le mois sacré du Ramadhan au président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Et d'attester: «Le Président est prêt à donner son accord pour ce projet.» Interrogé par L'Expression au sujet de la Nuit du doute qui continue de semer l'incertitude entre les pays musulmans en dépit des outils technologiques, Cheikh Bouamrane a indiqué que «l'ancien ministre des Affaires religieuses, le défunt Mouloud Kacem, avait proposé de suivre l'astronomie, seulement il n'y a pas eu d'accord». Mettant à profit le mois de Ramadhan, Cheikh Bouamrane a présenté, hier en son siège à Alger, trois ouvrages relatifs à la contribution algérienne dans le monde de la pensée et de la connaissance, édités par l'institution qu'il préside. Dans une déclaration à la presse, M.Bouamrane a indiqué que la publication de ces ouvrages a pour objectif, notamment, la «préservation des études islamiques» et «la redynamisation du patrimoine algérien et sa préservation». Réflexions dans l'humanité de l'érudit Mohamed El Qabbati du village Ouled Ziri relevant de la wilaya de Tlemcen, est un ouvrage portant sur la générosité et la sagesse. Deux qualités devenues rares de nos jours. M.Bouamrane a saisi cette occasion pour évoquer certains aspects professionnels et personnels de cet érudit dont l'écriture se distingue, a-t-il dit, par «le style accessible et complexe à la fois». Le président du Conseil a, en outre, présenté les Carnets du Moyen-Orient écrit par M.Mohamed El Mansouri El Ghassiri, originaire de la wilaya de Batna. Dans ce livre, l'auteur décédé en 1974, raconte son voyage dans plusieurs pays du Moyen-Orient. Il a décrit, dans ce contexte, toutes les étapes et les villes qu'il a traversées lors de son périple, présentant des commentaires exhaustifs sur l'histoire, les personnalités et la civilisation de chaque ville. La dernière publication est un ouvrage sur L'Islam et l'Occident du Dr Mouloud Aouimer. Une oeuvre mettant en exergue l'intolérance ou du moins l'absence de dialogue et la méconnaissance dans lesquelles vivent deux mondes différents, en l'occurrence le monde musulman et son culte et le monde occidental et sa laïcité. Ces livres sont distribués gratuitement au niveau des universités, des mosquées et des centres de recherches. Selon M.Bouamrane, le Conseil entend prochainement publier plusieurs autres ouvrages notamment L'interprétation de Cheikh Ibn Badis, élaboré par un de ses disciples, M.Mohamed Salah Ramadhan. Un hommage lui sera rendu le 4 septembre prochain, a indiqué le conférencier. Toutefois, il a précisé que le Haut Conseil islamique n'a pas tracé de programme spécial concernant le mois sacré de Ramadhan.