Le chef de l'Etat admet que le budget public a désormais atteint des montants très lourds par rapport aux moyens réels du pays. Le président Abdelaziz Bouteflika a admis, dimanche, devant le Conseil des ministres, que l'Algérie dépense des sommes colossales qui dépassent ses moyens. «Le budget public a désormais atteint des montants très lourds par rapport aux moyens réels du pays», a ainsi souligné le chef de l'Etat. M.Bouteflika laisse entendre que les capacités dont dispose le pays ne lui permettent pas de couvrir, dans l'avenir, les budgets publics. Pour l'année 2009, les dépenses sont évaluées à 80 milliards de dollars. Tout en estimant que l'Etat est en mesure de financer ce budget avec aisance, le président n'en met pas moins en garde son gouvernement quant à la santé financière du pays. «Certes, le budget de l'année prochaine sera financé sans difficultés du fait des ressources disponibles au niveau du Fonds de régulation des recettes, d'autant que le remboursement de la dette extérieure pour lequel il a été institué, est désormais quasiment parachevé», indique le chef de l'Etat. Mais «cela ne doit pas faire illusion ni pour le gouvernement ni pour la population, car les hydrocarbures ne sont pas inépuisables et leurs prix ne dépendent pas de notre pays», insiste M.Bouteflika. C'est dans cette optique que le chef de l'Etat invite son gouvernement à réfléchir pour trouver d'autres ressources financières hors hydrocarbures. La priorité va, aux yeux du premier magistrat du pays, à la la promotion des investissements nationaux et étrangers. Le chef de l'Etat insiste sur le fait que l'Algérie encourage les investissements nationaux ou étrangers, mais, précise-t-il par ailleurs, il n'est pas question de s'engager sur n'importe quel investissement. Il expliqua que l'Algérie a besoin d'investissements productifs. «Tout cela interpelle la collectivité nationale, et les pouvoirs publics en premier lieu, pour augmenter la production de richesses autres que les hydrocarbures en encourageant l'investissement dans les secteurs productifs.» M.Bouteflika réitère que chaque investisseur est appelé à respecter les règles du marché comme cela se passe ailleurs dans le monde. «L'Algérie a besoin d'investissements productifs par les nationaux et par les étrangers. Certes, elle entend défendre ses droits comme les autres pays en matière d'investissements, tout comme elle entend mettre un terme aux comportements parasitaires et spéculateurs au détriment du Trésor public», souligne encore le chef de l'Etat. Dans ce sens, le président de la République appelle son gouvernement à «poursuivre la promotion de l'investissement fondé sur un partage équitable des avantages et des bénéfices entre l'investisseur national ou étranger et la collectivité nationale devant laquelle nous sommes comptables». Afin d'encourager les investissements, le Conseil des ministres a pris de nouvelles mesures fiscales. Il s'agit notamment du renforcement des moyens de lutte contre la fraude fiscale. Il est ainsi décidé l'assimilation des bénéfices transférables vers l'extérieur par les succursales aux sociétés mères établies à l'étranger, à des dividendes imposés à 15%, la création d'un service des investigations fiscales chargé d'intervenir au niveau national contre les sources de fraude et d'évasion fiscale, le paiement des impôts par des moyens autres que le cash, au-delà d'un certain montant. Concernant le renforcement des garanties au profit du contribuable, le Conseil des ministres prévoit la limitation de la conduite des opérations de vérification aux agents ayant au moins le grade d'inspecteur des impôts. L'autre mesure prise pour l'encouragement des investissements est liée à la prorogation des périodes d'exonération d'impôt sur le revenu global (IRG) et d'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) pour les opérations boursières.