Le projet de loi de finances pour l'exercice 2009, examiné et adopté dimanche dernier par le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, élaboré sur la base d'un baril de pétrole à 37 dollars, enregistre une croissance d'un niveau de 4,1 % (6,6 % hors hydrocarbures, une inflation de 3,5 %, et enfin, des importations à hauteur de 34 milliards de dollars). Selon, le président Abdelaziz Bouteflika, le budget public a désormais atteint des montants lourds par rapport aux moyens réels du pays. «Ainsi, les dépenses retenues pour l'année 2009 représentent l'équivalent de 80 milliards de dollars». Le projet de loi de finances 2009, tel qu'il a été examiné et dévoilé par le Conseil des ministres, frappe par son ampleur, avec des recettes estimées à 2 786 milliards de dinars, dont 1 628 milliards de dinars de fiscalité pétrolière et 1 158 milliards de dinars de fiscalité ordinaire (en augmentation de 10 % par rapport à l'année 2008). On note que le budget d'équipement pour financer notamment la dernière tranche du programme quinquennal 2005/2009, porte sur 2 631 milliards de dinars au titre des autorisations de programme, et 2 598 milliards de dinars au titre des crédits de paiement. Ces différents chapitres budgétaires de la future loi de finances, montrent en terme d'indicateurs positifs que des moyens financiers, considérables, sont mis au service d'une stratégie de développement durable inchangée depuis 2000. Ce prélude à l'horizon 2009, témoigne en effet, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de la relance économique, d'une stricte fidélité aux grandes options du programme présidentiel. Cela donne également à penser que, les stratèges de la planification économique en Algérie, obnubilés par le caractère éphémère du pactole pétrolier, entendent bien saisir à bras le corps cette chance historique qui donne un répit d'une, ou mieux, deux générations. Utiliser ce répit pour consolider le socle du développement national et de la croissance, a été un «leitmotiv» sur lequel le président de la République, a mis l'accent fort dimanche dernier devant le Conseil des ministres. «Certes, le budget de l'année prochaine sera financé sans difficultés du fait des ressources disponibles au niveau du Fonds de régulation des recettes, d'autant que le remboursement de la dette extérieure pour lequel il a été institué est désormais quasiment parachevé. Mais cela ne doit pas faire illusion ni pour le gouvernement ni pour la population car les hydrocarbures ne sont pas inépuisables et leurs prix ne dépendent pas de notre pays», a mis en exergue M. Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier à dans le même contexte, interpellé la collectivité nationale et les pouvoirs publics en premier lieu, «pour augmenter la production des richesses autres que les hydrocarbures en encourageant l'investissement dans tous les secteurs productifs». A ce sujet, l'importance de l'effort de l'Etat en matière de développement du pays, se distingue par un budget d'équipement qui est passé de 263 milliards de dinars en 1998 à 669 milliards de dinars en 2003 pour atteindre 2 598 milliards de dinars en 2009, soit une multiplication par dix en une décennie. Tout cela explique, selon les instructions et les orientations du chef de l'Etat que : «l'Algérie a besoin d'investissements productifs par les nationaux et par les étrangers. Certes, elle entend défendre ses droits comme les autres pays en matière d'investissements, tout comme elle entend mettre un terme aux comportements parasitaires et spéculateurs au détriment du Trésor public». Cette pensée économique du président Bouteflika, seule, peut permettre de gagner cette «course contre la montre». A condition de ne pas être un investissement au rabais avec des entreprises et des usines démodées avant même d'être mise en fonctionnement. C'est dire que cet investissements pour être compétitif et concurrentiel au sens le plus large du terme, devra s'appuyer sur la technologie d'avant-garde.Donc, le moment est venu de procéder à la redéfinition d'un nouveau concept d'investissements nationaux et étrangers. Le pays a besoin de partenaires de progrès. Et dans ce processus, l'Algérie est en droit de se développer suivant un schéma qui lui est propre, qui lui assure une véritable authenticité conforme à la spécificité de la société algérienne. La clé de voûte de l'économie nationale devrait, de fait, émerger d'un secteur privé fort et capable de fournir une valeur ajoutée constante de développement et de croissance.Dans cette voie, le chef de l'Etat, a placé le gouvernement devant ses propres responsabilités pour négocier un virage économique sûr afin d'atténuer les effets d'un libéralisme économique qui a accentué les écarts de revenus et de croissance et mis en cause la nature même du «contrat de progrès». Le social, l'agriculture et même l'emploi, sans être sacrifiés, ont reçu incontestablement une priorité. A cet égard, le projet de loi de finances 2009 prévoit 34 milliards de dinars destinés au secteur de l'agriculture et de l'hydraulique, 234 milliards de dinars destinés aux secteurs de l'éducation et de la formation, 220 milliards de dinars destinés au soutien à l'accès au logement, et 95 milliards de dinars pour les programmes communaux de développement (PCD).A cet égard, le budget d'équipement dans son ensemble apporte des infléchissements à la fois réalistes et inéluctables dans chacun des secteurs. Une énième innovation qui intervient pour mieux prendre en charge la qualité de vie du citoyen. Autant de ruptures avec le mode de vie traditionnel qui créeront à terme des besoins nouveaux. L'habitat et l'emploi sont deux priorités de l'action du gouvernement. Les investissements qui leurs sont consacrés sont durement ressentis avec, notamment, la multiplication des chantiers, et la réduction du chômage à un taux de 12,1 %. Un infléchissement majeur qui a permis de stabiliser globalement le chômage et même dans certaines régions, d'atteindre un plein-emploi jusqu'alors inconnu.