El Biar, Chevalley, Didouche-Mourad, boulevard des Martyrs, tous ces carrefours connus pour les gros embouteillages qui s'y créent, étaient pour ce premier jour de jeûne plutôt tranquilles. Les premiers jours du mois sacré du Ramadhan sont particulièrement calmes et les choses ne semblent pas devoir y déroger cette année. Loin de la grande effervescence habituellement constatée, ce premier jour de jeûne a été plutôt marqué par l'oisiveté des citoyens. Cet état de fait est constaté à travers la densité du trafic routier. Habituellement saturées aux heures de pointe du matin et du soir, les routes et autoroutes de la capitale étaient anormalement vides. Les habituels points noirs du centre-ville de la capitale ont retrouvé leur fluidité. El Biar, Chevaley, Didouche-Mourad, le boulevard des Martyrs, tous ces carrefours routiers, connus pour leurs gros embouteillages, étaient pour ces deux premiers jours de jeûne plutôt tranquilles, synonyme d'une certaine inactivité chez les citoyens. Et pour cause! Les parkings résidentiels étaient particulièrement chargés, à croire que nous sommes vendredi et que les propriétaires des véhicules, qui y étaient garés, n'avaient pas quitté leur domicile de la journée. Citons pour simple exemple, le parking résidentiel de l'une des cités sises face au stade de Kouba. Durant les autres jours de l'année, ce parking est déserté dès les premières heures du jour. Or, en milieu de journée de ces deux premiers jours de Ramadhan, ce parking n'a pas semblé désemplir, alors que ces deux journées sont des jours ouvrables, précisons-le. Par ailleurs, ces constatations semblent paradoxales lorsqu'il est constaté parallèlement, la forte activité des bureaux de poste, des banques, et autres studios de photographes et marchés. Le Ramadhan coïncidant avec la rentrée sociale et scolaire, les centres d'activité précités semblent travailler à un rythme élevé. Dans les bureaux de poste d'abord, où les employés se sont retrouvés débordés par un rush impressionnant de citoyens. Des chaînes de 20, voire 30 personnes venues retirer de l'argent pour faire le marché et garnir la table du Ramadhan, s'établissaient devant les guichetiers chargés des opérations de retrait d'argent et de payement à vue. Et c'était sans compter sur l'humeur de certains clients pour rendre la tâche de ces agents plus ardue, puisque certains débordement ont eu lieu dans différents bureaux de postes, comme celui de Kouba, où un homme d'une trentaine d'années venu retirer une grosse somme d'argent sans aviser le bureau 24 heures à l'avance comme le stipule le règlement -qui s'est vu refuser sa demande- a fait tout un tapage à l'opératrice chargée de son cas. Les photographes ont eux aussi été assaillis par les clients qui se sont présentés bien tardivement, pour préparer leurs dossiers administratifs de la rentrée. Ces derniers ne sont pas les seuls à subir cette ruée, puisque les APC sont elles aussi concernées par ce flux de retardataires désireux d'en finir avec la «paperasse» pour s'affairer aux préparatifs du ftour ou encore «dormir» jusqu'à l'iftar comme Saïd, un jeune homme rencontré à l'APC d'El Biar qui nous a indiqué être là «parce que je suis obligé de faire ces documents, sinon je serais resté chez moi en train de dormir jusqu'à l'Adhan». Un bel aperçu de la rentrée sociale qui attend les citoyens algériens qui préfèrent le farniente durant ce mois sacré à l'activité intensive qui aurait dû caractériser celui-ci.