Le gazoduc Medgaz fait ses premiers pas « sous-marins ». La pose du tronçon offshore du projet en question devant connecter l'Algérie à l'Espagne a eu lieu, jeudi dernier, en présence de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a rapporté l'APS. Le bateau utilisé pour la pose du gazoduc dans les eaux maritimes porte le nom de Saipem 7000, selon M. Khelil. L'ouvrage s'étale sur une longueur totale en offshore de 210 km et une profondeur de 2160 mètres. La partie de Medgaz en offshore est une canalisation de transport de gaz naturel de 24 pouces qui traversera la mer Méditerranée, reliant Beni Saf à Almeria et sera alimentée depuis le Centre national de dispatching gaz (CNDG) de Hassi R'mel. Le coût du tronçon « sous-marin » est de l'ordre de 630 millions d'euros (environ 799,5 millions de dollars). Sur le territoire espagnol, il sera connecté au gazoduc Almeria-Albacete. Les travaux d'installation de la canalisation sous-marine sont l'œuvre de Saipem, filiale du groupe pétrolier italien ENI, alors que la société japonaise Mitsui Sumitomo s'occupera de la fourniture du tube de 24 pouces. De son côté, le consortium hispano-français Técnicas Reunidas-Amec aura la tâche de réaliser la station de compression de Beni Saf. La fourniture des turbines est confiée à la société britannique Rolls Roys. D'une capacité de 8 milliards de mètres cubes de gaz/an, extensible à 16 milliards de m3/an, Medgaz devra être opérationnel en 2009. Sa réalisation a pour but de revoir à la hausse le niveau les exportations gazières de l'Algérie (85 milliards de m3 à l'horizon 2012) et surtout permettre un approvisionnement sécurisé de l'Europe en gaz naturel. Avec l'entrée en service de ce projet, c'est une nouvelle configuration au marché du gaz à l'échelle européenne qui se profile à l'horizon. Fort d'un investissement total de l'ordre de 900 millions d'euros, le projet Medgaz avait été approuvé en 2003 par la Commission européenne comme projet d'intérêt commun dans les réseaux transeuropéens du secteur de l'Energie. En décembre 2006, le conseil d'administration de la société Medgaz a eu la décision finale d'investissement, synonyme de la fin phase contractuelle du projet et le début de la phase de construction. Ainsi, les travaux de construction du gazoduc, de la station de compression de Beni Saf et du Terminal de réception d'Almeria sur la plage du Perdigal ont démarré à la fin 2007. Les différents tronçons du gazoduc totalisent une longueur totale de 1050 km, dont 550 km sur le territoire algérien, 200 km en mer et300 km sur le territoire espagnol. Le consortium Medgaz est constitué par Sonatrach (majoritaire avec 36%), les espagnoles Cepsa et Iberdrola (20% chacune), Gaz de France et Endesa (12% chacune).