A Boghni, Aïn Zaouïa, Draâ El Mizan et dans les environs, les citoyens signalent certains passages, généralement à la lisière des villages, de groupuscules terroristes. En cette région, le souvenir de ce gardien de prison égorgé à la veille du Ramadhan, derrière un bar clandestin à la sortie sud-est de la ville et la bombe artisanale de Boghni sont encore dans toutes les mémoires. Le Ramadhan se passe relativement dans le calme en Kabylie et les gens ont renoué en partie avec les veillées du Ramadhan. Des veillées qui se partagent entre les prières de Taraouih et le jeu de loto dans certains villages, mais des veillées calmes tout de même. Les gens n'y ont pas renoncé mais l'angoisse et la peur sont toujours là. Le groupe qui rôde dans la région est conduit par un guide qui connaît bien la ville et sa région. Il s'agit d'un certain Benari qui, avec une trentaine d'éléments du groupe terroriste, essaie de semer la terreur. Pour les gens de la région «Benari est natif de la ville, il est le fils d'un ancien ouvrier marocain installé à Boghni et qui a déménagé à El Harrach aux premières années de l'indépendance». Le fils ayant ses «repères» à Boghni a fini par y revenir pour, dans un premier temps, s'adonner à ce qu'il connaît le mieux le vol, la rapine et aussi la drogue. Avec l'apparition de la violence islamiste, Benari s'acoquine avec les terroristes et finit par rejoindre le maquis. Extorsions de fonds, faux barrages, incursions sont des actions auxquelles il s'adonne. La seule façon de neutraliser ces sinistres individus est de donner tous les renseignements utiles aux forces de l'ordre. Car se taire devant de tels agissements est forcément une sorte de prime donnée aux dépassements et aux assassinats. Nos sources affirment qu'il arrive que des gens et sous la menace, donnent à manger à ces énergumènes. Les citoyens ont réellement peur non pas seulement de ce groupe «...mais surtout de ce Benari qui connaît un peu tout le monde et qui est en mesure d'attendre le moment opportun pour faire ses mauvais coups. Des gens paient nous assure-t-on et souvent de grosses sommes pour avoir la paix». Les forces de l'ordre, qui semblent sur la trace de ce groupe, ne tarderont certainement pas à réussir à l'éliminer, une élimination qui ramènera à coup sûr le calme et la tranquillité dans cette région. Cela étant, en cette première décade du mois sacré, seuls les feux de forêts de la semaine écoulée ont fait sortir les gens de leurs gonds. Ces feux ont causé des dommages lourds en certains endroits avec blessures d'hommes, mort du cheptel et perte d'oliveraies.