«Ce n'est pas en subventionnant fortement l'importation que l'on peut encourager la production nationale.» La problématique du lait risque fort de durer encore longtemps en Algérie. L'autosuffisance en la matière semble encore loin malgré les efforts consentis par les uns et les autres. Il fut un temps, on parlait de bassins laitiers, un projet qui revient sur la table de temps à autre mais pour l'heure, le recours à la poudre de lait semble imparable. Pour l'instant, c'est le seul moyen possible pour répondre aux besoins nationaux qui seraient de l'ordre de plus de trois milliards de litres de lait annuellement. Actuellement, le recours au lait reconstitué est la règle. Vendu à 25 DA le sachet, le lait pasteurisé reconstitué est en principe disponible partout, sauf quand il y a des perturbations. Et c'est ce qui arrive depuis un certain temps, notamment en certains villages et hameaux de Kabylie. Pour essayer de comprendre cette problématique on a rencontré le président de l'Association des producteurs de lait de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon M.Mustapha Hannachi,. «le nombre de producteurs de lait au niveau de la wilaya avoisine les cinq cents et les membres de l'association sont estimés à deux cents producteurs. Aujourd'hui le litre de lait cru produit est cédé entre 32 et 34 DA, la subvention de l'Etat est de 4 DA par litre de lait produit ce qui n'est guère encourageant.» Comme on lui signale la cherté de ce produit pour les ménages, M Hannachi explique: «L'éleveur ne s'en sort pratiquement plus. Cette subvention est jugée par tous les producteurs comme nettement insuffisante. Rien que pour l'alimentation du bétail nous dépensons des fortunes avec le concentré qui coûte 3000 DA le quintal et le fourrage qui est à 450 DA la botte de 26 kg». D'ailleurs, après le Ramadhan, les producteurs au niveau national, vont certainement rencontrer les pouvoirs publics pour discuter de ces problèmes. Dans une déclaration parvenue à la presse, l'Association des producteurs de lait de la wilaya de Tizi Ouzou s'élève contre cette information parue dans la presse nationale et faisant état de la «liquidation de la Cnma banque». L'association dénonce cette décision qu'elle considère comme arbitraire et illégale, une décision qui, selon cette association, «portera un coup fatal à l'agriculture et aux agriculteurs». L'association exige le maintien de cette banque qui, à leurs yeux, est la seule institution financière capable de répondre aux exigences des agriculteurs en général. Et l'association de lancer un appel au gouvernement en lui demandant «d'intervenir pour éviter cette liquidation».