«Ce genre musical représente notre patrimoine artistique et qui est porteur de nombreuses hautes valeurs telles que le nationalisme, la foi, la fraternité et la solidarité», a souligné Mme Khalida Toumi. C'est en présence de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi et d'un nombreux public que s'est déroulée la cérémonie d'ouverture du 3e Festival national de la musique chaâbie au TNA. Ce rendez-vous culturel et artistique annuel, institutionnalisé par arrêté du 13 juillet 2005, est organisé par le ministère de la Culture du 19 au 25 septembre 2008, avec la participation de 30 concurrents. Dans une brève allocution, Mme Khalida Toumi a mis en exergue l'importance de ce festival qui «est devenu une tradition qui a lieu, chaque mois sacré du Ramdhan et qui est une preuve de réussite de notre ambitieux projet de réhabilitation, de promotion et de développement du patrimoine musical national». La ministre a aussi souligné l'intérêt accordé par son département à ce genre musical qui «représente notre patrimoine artistique et qui est porteur de nombreuses hautes valeurs telles que le nationalisme, la foi, la fraternité et la solidarité...Parmi les objectifs que nous souhaitons voir se concrétiser, figurent la revitalisation du patrimoine de nos ancêtres, sa promotion et la découverte et l'encouragement des jeunes talents afin que l'on redonne à cet art sa place naturelle dans la société», a affirmé la ministre de la Culture, qui, à cette occasion, a rendu hommage aux pionniers de la musique chaâbie. «Aujourd'hui, l'Algérie a commencé à retrouver sa place sur le plan de la culture grâce aux efforts de l'Etat et particulièrement du président de la République qui accorde un intérêt personnel à la culture», a conclu Mme Khalida Toumi, rappelant qu'à ce jour, il a été institutionnalisé 39 Festivals nationaux portant sur tous les arts et se déroulant dans toutes les wilayas. La cérémonie d'ouverture du festival a débuté par une touchia maya, interprétée par l'orchestre du Festival national de la chanson chaâbie, sous la direction de Zerrouk Mokdad. Les premiers candidats de ce concours ont ensuite donné un aperçu de leur talent. Aouidat Karim d'Alger, a interprété une chanson du poète Benkhlouf tandis que Degui Brahim a chanté Ya azizen. Le troisième candidat de la soirée, Benhenda Hmida de Mostaganem a choisi d'interpréter la chanson Nahmed Rabi El Krim et Difli Tarek de Constantine a repris Koul Ennour. Parallèlement à ces soirées du festival, se tient une exposition de photographies consacrée aux grandes figures de la musique chaâbie telles que Hadj M'Hamed El Anka, El Hachemi Guerrouabi, Hadj M'Rizek, Hadj M'Nouar, Skandrani, Cheikh El Hasnaoui, H'ssissen et Mahboub Bati. Ont concouru aux sélections préliminaires du festival, 215 candidats dont 62 ont été retenus pour les demi-finales qui se sont déroulées en juillet dernier. La 3e édition de ce festival a été l'occasion de rendre hommage à El Badji le moudjahid, également l'un des pionniers de la musique algérienne chaâbie. Plus connu sous le sobriquet de khouya el Baz, ce talentueux artiste, de parents originaires d'El Eulma, est né le 13 mai 1933 à Belouizdad (Belcourt). Déjà tout jeune, fan de la musique chaâbie, il fréquentait, dès 1947, le cercle scout d'El Mouradia aux côtés de Didouche Mourad jusqu'en 1952 et fit partie de la troupe de Kaddour Abderrahmane, dit Kanoun. Personnage d'une extrême sensibilité, il connu douleur et tortures pendant la guerre de Libération où il fut emprisonné et condamné à mort. Les chansons telles que: Maqnin Ezzine, Listiklal...et autres sont les symboles du trésor musical légué par ce grand artiste qui nous a quittés mais qui reste tout de même présent dans nos mémoires.