A six mois de l'élection présidentielle, les manoeuvres politiques ont d'ores et déjà commencé. L'annonce de la révision imminente de la Constitution par le chef du gouvernement a provoqué des remous au sein du FLN. Des sources proches du parti précisent que le courant ne passe plus entre le président de l'Assemblée populaire nationale M.Ziari et le secrétaire général du parti majoritaire M.Belkhadem. Les deux hommes sont entrés dans un conflit qui ne dit pas son nom. La campagne pour la révision de la Constitution serait à l'origine de ce chahut. Les mêmes sources indiquent que chacun des deux hommes veut décrocher les commandes de la campagne pour la révision de la Constitution. La réunion qu'a convoquée samedi soir le président de l'APN avec les sept mouhafedhs de la capitale au niveau de son institution, s'inscrit dans cette perspective. En effet, la rencontre de samedi dernier donne un avant-goût du climat de tension qui règne entre les deux hommes. Sa tenue a soulevé d'ailleurs un grand tollé au sein de l'ex- parti unique. En plus du malentendu entre les leaders, des dissidences risquent d'apparaître entre les mouhafadhas et les kasmas du parti. En réaction à cette réunion, les responsables des 53 kasmas que compte la capitale préparent une action de soutien au secrétaire général du FLN. Des membres de la direction et des députés de ce même parti ont également exprimé leur irritation quant au comportement du président de l'APN. Au nom de quoi M.Ziari a-t-il convoqué les mouhafedhs? Pour quels objectifs? se sont interrogés les uns et les autres. Un autre élément qui confirme ce questionnement: le secrétaire général de l'instance exécutive devait réunir hier soir les élus au niveau de la mouhafadha d'El Harrach. «Le secrétaire général se rendra ce soir (hier soir) à la mouhafadha d'El Harrach pour rencontrer les élus», a affirmé à L'Expression, le porte-parole du parti, Saïd Bouhadja. Cette rencontre est loin d'être un non-événement. Bien au contraire, elle intervient comme réplique directe à la sortie du président de l'APN. Preuve en est, l'initiative de M.Ziari de réunir autour de lui les mouhafedhs est une première. Il n'y a jamais eu des rencontres pareilles auparavant avec d'autres structures. Cela dit, le conflit ne fait que commencer et il promet bien des surprises. Alors que le ou les contenu(s) de l'amendement de la Constitution n'est pas encore connu, les manoeuvres ont d'ores et déjà commencé. Les mêmes sources ajoutent que le président de l'APN veut voler la vedette à son secrétaire général. Nul n'ignore en effet, la campagne menée tambour battant par M.Belkhadem pour la révision de la Constitution et le troisième mandat. Dans sa première sortie sur le terrain, effectuée lors de la campagne électorale pour les dernières élections locales, M.Belkhadem a plaidé haut et fort pour le troisième mandat. Le silence (volontaire ou forcé) observé depuis par le patron du FLN a donné l'occasion à d'autres d'investir le terrain. Conforté par le passage par le Parlement de la révision de la Constitution, M.Ziari souhaite prendre les devants pour servir la campagne du président. Effectivement, le moment est propice pour gagner la confiance du chef de l'Etat. L'annonce faite vendredi dernier par le chef du gouvernement de l'imminence de la révision de la Constitution, a ouvert bien des appétits. A six mois de l'élection présidentielle, c'est l'effervescence dans les coulisses. Le secrétaire général du FLN sera appelé à mener une bataille sur deux fronts. En plus de son rival Abdelaziz Ziari, Abdelaziz Belkhadem devra faire face à ses concurrents de l'Alliance présidentielle, à savoir Bouguerra Soltani, président du MSP, et Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND. Par ailleurs, le départ de Belkacem Abdelaoui de la tête de la coordination des comités de soutien au président de la République ouvre le champ à la compétition.