L'Expression: Quelle énergie et quelle émotion! Samira Brahmia: L'énergie je la puise de vous. Ça me fait super plaisir d'être à Alger et que cela se soit bien passé... On peut dire que Samira, artistiquement parlant, a bien mûri... Ben, parce que il y a eu beaucoup de boulot derrière. Je pense que cela, je le dois à mes expériences musicales. Je dois faire une spéciale dédicace à Khlif Miziallaoua parce qu'il a été très critique et très objectif envers ma musique. Il m'a beaucoup fait bosser. Donc, je le remercie réellement. Un mot sur ces rencontres qui vous ont enrichie? Les rencontres qui m'ont marquée ces dernières années ce sont Khlif, Youcef Boukela, des gens comme Karim Ziad, d'autres que j'ai rencontrés sur myspace aussi. C'est là où tu te dis: c'est rien ce que je fais parce qu'il y a des gens qui ont plein de talent dans le monde entier. C'est toujours un moment, une chanson, une parole ou un état d'esprit qui me touche. D'aller sur Internet, d'écouter, ça te permet d'être modeste et de t'inspirer un peu plus. Ça t'ouvre les oreilles un peu plus. Ton parcours depuis que tu es partie en France? Eh bien j'ai fait des concerts importants et d'autres moins. J'ai fait de belles rencontres musicales, dans le cinéma. Sur l'album déjà, j'ai travaillé avec des artistes comme Karim Ziad, Hocine Boukella, Alain Debiossat, Luis Manresa, etc. des expériences super intéressantes. Je fais partie aussi de la troupe les Orientales. On a joué ici la semaine dernière. Ça a été aussi du travail parce que ce répertoire je ne le connais pas du tout. Cela a été un défi et je me suis fait un super plaisir en jouant avec eux. Cette année, j'ai aussi travaillé sur la bande originale d'un film franco-marocain qui s'appelle Française avec Hafsia Harzi, meilleur espoir féminin au César. Donc, voilà j'essaie de faire plein de choses. Il y a des projets qui se montent. Des scènes à Paris. En espérant que ça marche. L'expérience de l'album Nailiya? Ça a été une belle expérience en même temps, comme ça a été une autoproduction ça a été très difficile. Je pense que c'est un album qui marchera sur la durée. J'ai bon espoir qu'il marche. Maintenant l'état de l'industrie du disque actuel n'est pas génial en France. Il y a une fermeture par rapport à tout ce qui est maghrébin. Même le raï ne marche pas beaucoup. On n'arrive pas à m'inscrire dans un registre. Je refuse de me mettre dans un moule. On me demande de décrire mon style de musique je dis: je fais de la world pop, après ils mettent ce qu'ils veulent... Nouvel album en préparation? Non. Pas pour l'instant. Je suis en convalescence du premier. Mais comme je disais, il y a des projets de scène moralement. Le premier morceau que tu as interprété ce soir? Il s'appelle Ludie. C'est le prénom de ma copine. Cela parle d'une amitié que j'ai vécue à Alger - elle reste toujours ma meilleure amie - malgré les moments difficiles par lesquels est passée l'Algérie. C'était pour nous un défi de sortir, aller s'amuser, prendre un café. S'il y avait une chose à retenir, qui a façonné ta musique et extraite de l'Algérie, quelle serait-elle? Ça serait tout! J'ai grandi en Algérie. Je ne peux préciser une seule sonorité. Je pense algérien. Même si j'écris en anglais. Je fais de la musque algérienne. J'écris en anglais mais c'est algérien. Il y a d'autant plus une vraie sensibilité de la femme algérienne que tu es. Je dois t'avouer que j'écris en anglais aussi un peu par pudeur parce que je dis des choses que je n'oserais pas dire en arabe, no en français. Je me fais plaisir donc en écrivant en anglais. Une dernière question-bateau. Tes influences? Ça va de Sheryl Crow à Sting, de Peter Gabriel à Youcef Boukella, à Fadila Dziria. De Johan Baez à Jacques Brel...Ceux d'aujourd'hui, j'aime bien la chanteuse française Camille. La seule qui a su me toucher..