Photo : S. Zoheir C'est dans une salle archicomble qu'elle a revisité son répertoire pour faire la joie d'un public majoritairement composé de jeunes venus savourer les nuances de sa superbe voix. L'entrée sur scène de la chanteuse algérienne, installée en France, s'est faite tout en douceur. Avant de laisser libre cours à sa voix, Samira, guitare en main, n'a eu de cesse de parcourir le manche de son instrument pour exécuter des arpèges entraînants… parfois pour accompagner des morceaux un peu mélancoliques et d'autres fois des chansons pleines d'humour, de dérision et de pêche. Le tout avec un profond, clair et émouvant timbre de voix
Par Fella Bouredji
L' Etablissement Arts et culture a offert une véritable bouffée d'oxygène au public algérois lundi soir dernier, en organisant un concert intimiste et plein d'émotions où la bonne organisation et le professionnalisme ont été au rendez-vous. L'invité de la soirée, Samira Brahmia, fraîche, sincère et pleine d'énergie, a attiré du monde à l'auditorium du théâtre de Verdure. C'est dans une salle archicomble qu'elle a revisité son répertoire pour faire la joie d'un public majoritairement composé de jeunes venus savourer les nuances de sa superbe voix. L'entrée sur scène de la chanteuse algérienne, installée en France, s'est faite tout en douceur. Lumière sur la diva de la soirée puis, avant de laisser libre cours à sa voix, Samira, guitare en main, n'a eu de cesse de parcourir le manche de celle-ci pour exécuter des arpèges entraînants… parfois pour accompagner des morceaux un peu mélancoliques et d'autres fois des chansons pleines d'humour et de pêche. Le tout avec un profond, clair et émouvant timbre de voix. Elle entame son récital avec une chanson d'amitié inspirée de ces années à la fac centrale d'Alger. Une ballade entraînante et nostalgique où l'artiste verse toute son émotivité exacerbée par l'exil. Oui, car Samira était très émue d'être parmi les siens et n'a cessé de le montrer à son public avec un naturel séduisant. Place ensuite à d'autres titres chantés en anglais, One more night, I wanna fly away, Is there some one, In the corner, mais aussi en français, tel Je délire, etc. Des textes vrais, directs, parfois romantiques et d'autres fois incisifs sur des musiques éclectiques alliant effets jazz, rock, celtiques et pop. Mais c'est avec du rock bien algérien qu'elle a captivé son public. Avec de la derdja pure et dure à laquelle l'auditoire s'est laissé prendre. Hmed el Djadarmy, ou encore le fabuleux destin qui raconte sur un ton léger l'histoire d'une jeune fille qui se voit mariée de force. Des titres qu'elle n'a pas fait qu'interpréter. Samira a cette capacité admirable de pouvoir rester elle-même, c'est-à-dire spontanée, drôle et même un peu délirante, tout en sachant transmettre de l'émotion en se laissant emporter par son texte et les sonorités de ses musiciens. Sur scène, Samira se dévoile et vit sa musique. Elle réussit à transmettre du pur plaisir et tout plein d'émotions à ceux qui l'écoutent, et c'est simplement parce qu'elle en ressent beaucoup ! Une artiste riche et généreuse.