Des banques aux opérateurs publics, en passant par les sociétés du bâtiment, tous ont décidé d'être moins charitables, d'autres ont même supprimé la prime de panier mensuelle. Après la grande saignée qu'ont connue les ménages algériens, avec la rentrée scolaire, et le Ramadhan, la prime de l'Aïd el Fitr et celle du panier auraient pu être substantielles. Cependant, les pères et mères de famille risquent bien d'être déçus cette année. Et pour cause, la majeure partie des sociétés et entreprises publiques ont fait l'impasse sur ces bonus, à croire qu'elles se sont toutes donné le mot. Des banques aux opérateurs publics en passant par les sociétés du bâtiment, toutes ont décidé cette année, d'être moins charitables, d'autres ont même supprimé la prime de panier mensuelle. Contactés par nos soins, certains de leurs employés ont bien voulu s'exprimer sur ce sujet. A commencer par les employés de banques. La suppression de ces primes au moment où les députés ont été exponentiellement augmentés ne fera qu'exacerber la colère des employés. «Nous n'avons pas de prime de l'Aïd el Fitr, ça fait des années qu'elle n'existe plus. Avant, on nous donnait une prime, si on peut appeler ça comme ça, une sorte d'avance de 20 mille dinars qu'on remboursait plus tard, mais elle a été annulée», a indiqué un employé d'une banque nationale. En effet, au lieu de la prime habituelle de la fête de l'Aïd, certaines banques ont instauré des «pseudo-primes» remboursables, qu'elles octroient à leurs employés. Ces «primes» sont aussi valables pour l'Aïd el Adha, afin de permettre aux employés d'acheter le mouton à «crédit». Une employée d'une société d'entretien publique, cette fois-ci, a indiqué qu'elle ne savait même pas ce qu'était une prime de l'Aïd. «On n'a rien reçu pour ce mois-ci, mais je vais me renseigner», a-t-elle déclaré. Quant aux opérateurs de téléphonie, habituellement très généreux envers leurs employés, ils ont, eux aussi, annulé la distribution de cette prime. «De vous à moi, cette prime n'existe pas, on ne nous donne rien, elle n'existe pas», a indiqué un employé de l'une d'entre elles. «Je suis déçu et dégoûté par ce manque de considération», se révolte un employé de la SAA qui a vu sa fiche de paie amputée de 500DA en raison de la suppression de la prime de panier. «Mais sur quelle planète vivent ces responsables qui ne peuvent pas tendre une main généreuse à des employés malmenés par les dépenses du Ramadhan et de la rentrée scolaire?» a ajouté ce jeune employé en colère. D'autres entreprises n'ont pas prévu de prime, mais ont toutefois versé les salaires du mois courant en avance. «Nous n'avons pas prévu de prime mais nous avons versé les salaires en avance pour que nos employés puissent préparer la fête de l'Aïd», a indiqué le responsable d'une grande entreprise de téléphonie mobile. Néanmoins, certains établissements de la fonction publique ont dérogé à cette règle qui s'est fraîchement installée et ont, de ce fait, prévu cette prime dans leurs dépenses à l'instar des services de police, selon les dires de certains employés. Par ailleurs, il est à souligner que nos tentatives de joindre l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta),habituellement très concernée par ce genre de questions, ont été vaines.