L'Algérie accuse un déficit de plus de 40.000 techniciens de la santé. C'est ce qu'a déclaré hier à Alger le secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). Intervenant lors d'une conférence de presse, le Dr Lyès Merabet a expliqué que «les polycliniques ne peuvent pas prendre en charge les cas d'urgence par faute de moyens et de personnel qualifié». avant d'ajouter que «le personnel de la plupart des établissements de santé n'a pas reçu une formation digne de son statut». Aussi, le Dr Lyès Merabet s'insurge devant cette situation et évoque la tragédie d'El-Khroub lorsque neuf enfants ont été victimes d'une mauvaise manipulation ou d'un manque d'expérience des intervenants dans une circoncision collective. Concernant la grille des salaires, le secrétaire général Snpsp indique que «cette grille n'enchante personne, d'autant plus que les dentistes et les pharmaciens n'ont pas été cités dans la nouvelle grille des salaires par le gouvernement». Le chirurgien-dentiste est un élément actif de la santé publique. C'est aussi une blouse blanche. C'est la raison pour laquelle le Syndicat national des praticiens de la santé publique conteste l'échelle 13 et l'application du critère Bac+5. Selon le Dr Lyès Merabet, la tutelle doit prendre en considération la «spécificité de la profession». Auparavant, le ministère avait envoyé, à l'insu du Snpsp, la mouture du statut particulier des praticiens de la santé à la Fonction publique sans que la commission mixte Msprh-Snpsp n'ait résolu le problème du positionnement des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens et des titulaires de CES. D'autre part, le Dr Lyès Merabet a lancé un appel au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière afin de revoir dans les meilleurs délais la nouvelle carte sanitaire, mise en application depuis janvier 2008. A ce sujet, il indique que cette carte a engendré des organismes nouveaux qui n'ont pas été confortés par les textes réglementaires et juridiques. En d'autres termes, les nouvelles structures de santé n'ont aucune existence légale. En l'absence d'arrêtés, il n'y a pas d'organigramme. Ce qui provoque ainsi le gel de tous les organes délibérants, à l'image des conseils médicaux. Plus grave, des conseils d'administration continuent de siéger sans que leurs membres ne soient connus, alors que des budgets sont alloués et consommés le plus normalement du monde. Devant tant de gabegie, le syndicat revendique une réunion avec le ministre afin de clarifier la situation. Abordant l'actualité, solidarité syndicale oblige, le Dr Merabet a annoncé son soutien à la fondation Friedrich Ebert tout en invitant le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, Abdelmadjid Sidi Said, à s'occuper beaucoup plus des affaires syndicales.