Le président du MSP estime qu'il est temps de transmettre le flambeau à la nouvelle génération en lui confiant des postes de responsabilité. En l'absence de Abdelmadjid Menasra et ses partisans, le MSP tient sa 9e université d'été. Les opposants à Bouguerra Soltani ont boudé cette activité d'été comme ils l'ont fait deux jours avant lors de l'ouverture de la session ordinaire du conseil consultatif du parti. Ce qui témoigne du maintien de leur décision de ne pas rentrer dans les rangs. Cette absence confirme, également, l'échec des tentatives de réconciliation entre les deux parties. Même si M.Soltani ne veut pas fermer la porte devant ses «frères sécessionnistes», Menasra et son équipe s'opposent à toute tentative de réconciliation. «Le MSP c'est du passé», réitère à chaque fois M.Menasra. Néanmoins, lors de son discours inaugural de la 9e université d'été, le président du parti, Bouguerra Soltani, a évité de revenir sur les problèmes internes qui secouent le parti depuis la création du Mouvement pour la prédication et le changement créé par M.Menasra et ses partisans. Il a préféré s'exprimer sur les problèmes et les préoccupations des jeunes. Placée sous le slogan «la jeunesse et les grands défis», cette manifestation politique a vu la participation d'environ 1400 cadres et militants qui sont en conclave jusqu'à demain. Dans son discours, Bouguerra Soltani a lancé des appels de détresse en vue de prendre en charge les soucis et les problèmes des jeunes. «La jeunesse est le pilier de la Nation, d'où la nécessité de prendre en charge toutes ses préoccupations pour réaliser la prospérité et le développement du pays.» Pour M.Soltani les jeunes «désespérés» sont victimes de l'injustice et de la marginalisation qui sont, selon lui, deux facteurs poussant la jeunesse algérienne à fuir son pays. «L'injustice sociale engendre la marginalisation et pousse certaines catégories sociales à se transformer en ´´harraga"» qui, a-t-il dit, «meurent noyés ou purgent de lourdes peines dans les prisons occidentales». Pour le successeur du défunt cheikh Nahnah, la jeunesse algérienne a perdu ses repères, notamment son «identité civilisationnelle quadri-dimensionnelle reposant sur l'Islam, l'arabité, l'Algérie et l'amazighité.» Et de rappeler que «la citoyenneté ne signifie pas seulement l'appartenance aux composantes de la nation, mais un sentiment sincère d'appartenance à la patrie et une volonté inébranlable à la servir à travers l'adhésion à la démarche nationale globale sur les plans social et culturel». Estimant qu'il est urgent de réduire le fossé qui existe entre l'ancienne et la nouvelle génération, Bouguerra Soltani propose d'ouvrir «un dialogue direct dans tous les domaines, notamment ceux de la famille et de la jeunesse», estimant nécessaire de faire confiance aux jeunes «en leur remettant le flambeau et en leur confiant des postes de responsabilité». Lors de cette rencontre de quatre jours, plusieurs experts, enseignants, universitaires et cadres du parti se pencheront, en plénière et ateliers, sur les questions concernant le thème de cette édition. Avant l'ouverture de cette université d'été, cette même formation avait clôturé mercredi dernier les travaux de la session ordinaire du parti. Le conseil consultatif a adopté les propositions soumises par le bureau national. Il s'agit de la position du parti concernant les dernières mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire, la rentrée sociale, le Ramadhan, l'élection partielle du Conseil de la nation et les problèmes internes du parti. Sur ce dernier point, M.Abderrahmane Saïdi, président du majliss chourra a déclaré hier à L'Expression que plusieurs militants et cadres sont revenus au MSP. «Le bureau exécutif du mouvement a établi un rapport national sur les démissions des militants du parti, dans lequel il confirme un pourcentage de moins de 3% ayant déserté les rangs du parti» Le même rapport confirme, selon ses propos, que des militants ont rejoint la maison du MSP après s'être rendu compte qu'ils étaient induits en erreur. Concernant les élections partielles du Conseil de la nation, M.Saïdi a annoncé que le MSP songe à préserver son groupe parlementaire en ayant recours à des alliances avec le FLN et le RND. «Nous voulons arracher plus de sièges pour sauvegarder notre présence au sein de cette deuxième chambre du Parlement», a-t-il conclu.