La nécessaire dissolution des entreprises publiques non productives qui représentent une charge pour le Trésor public a été abordée par plusieurs députés. Ils ont appelé dans leurs interventions en ce troisième jour des débats autours du projet de loi de finances au soutien des PME et aux investisseurs ayant fait leur preuve. Pour certains députés, "il n'est pas question de dépenser de l'argent pour des entreprises non rentables". Dans ce cadre, le RCD a soulevé l'absence de précisions sur le montant ou le budget dans le projet de loi de finances pour 2009, puisque dans le texte on trouve uniquement que "222 entreprises publiques seront soutenues" sans plus. La taxe sur les véhicules neufs revient au précédent gouvernement" La question de la nouvelle taxe sur les véhicules a été fortement discutée en ce 3e jour de débats autour du budget pour 2009. Une grande majorité des intervenants a rejeté cette taxe, demandant son retrait. Pour M. Boualem Bouzidi, député du RND et membre de la centrale syndicale, cette taxe a été introduite par le précédent gouvernement, "celui présidé par le SG de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem". Une déclaration qui a provoqué le président de l'Assemblée populaire et d'autres députés du FLN qui ont demandé de dépasser les comptes partisans. Par ailleurs, les députés du RND ont tenu, dans leurs interventions, à réitérer leur soutien à la révision de la Constitution et au troisième mandat pour le président Bouteflika. "Lutte contre la fraude fiscale" Sur le plan fiscal, certains députés ont plaidé pour la lutte et la répression de toute forme de fraude fiscale, recommandant une facilitation des mesures fiscales pour les petits commerçants au bénéfice du Trésor public et en vue d'éviter la propagation du phénomène des commerçants sans registre du commerce. Pour ce qui est du secteur agricole, les députés ont insisté sur la nécessité de réviser le système fiscal relatif aux viandes blanches, la réduction des taxes sur la valeur ajoutée (TVA) pour ce secteur. Par ailleurs, ils ont appelé à la généralisation des cultures stratégiques telles celles du blé, des olives et les fruits et légumes pour réaliser une sécurité alimentaire nationale, soulignant l'impératif de soutenir les prix des semences agricoles. S'agissant du secteur des ressources en eau, les membres de l'APN ont mis l'accent sur l'importance de renforcer les infrastructures hydriques, notamment après la baisse considérable du volume d'eau potable enregistrée dans plusieurs villes du pays et la baisse du volume des eaux d'irrigation. Les dépôts de l'Algérie dans les banques américaines menacées Les débats sur le projet de loi de finances pour 2009 ont porté également sur les effets de la crise financière mondiale sur l'Algérie. Pour certains députés, l'Algérie n'est pas à l'abri de cette crise, vu sa présence sur le marché international à travers les exportations de pétrole en plus de l'effet de l'inflation importée d'autant que l'Algérie importe tout ; des importations estimées à 34 milliards de dollars. Dans ce cadre, la question des dépôts de l'Algérie au niveau des banques américaines, s'élevant à 43 milliards de dollars, a été évoquée par les députés du RCD qui affirment que 40 millions de dollars sont perdus chaque année. D'autres députés ont demandé au gouvernement de diversifier la monnaie de change. Revenant à la question du contrôle de dépenses publiques, pour un député du RCD, 67,66% du budget d'équipement dans la loi de finances de 2007 ont été dépensés, 2,6% pour le tourisme et 18,46% pour l'informatique, au moment où le budget de fonctionnement a été dépensé dans sa totalité, soit 99,40%. Les membres de l'APN ont exigé davantage de rigueur dans la gestion des dépenses publiques, appelant à leur rationalisation et à la lutte contre la dilapidation des deniers publics. Ils ont insisté sur l'impératif d'accélérer la présentation de la loi cadre en vue de permettre aux représentants du peuple de contrôler les dépenses publiques. Ils ont axé leurs interventions sur l'importance de créer une forte économie nationale basée sur la production hors hydrocarbures, appelant, à cet égard, le gouvernement à adopter une politique économique régionale à travers le renforcement des échanges avec les pays maghrébins et arabes pour la réalisation d'une complémentarité économique régionale. Il y a lieu de souligner que les débats se poursuivront aujourd'hui. Les interventions des présidents des groupes parlementaires et les réponses des ministres aux questions relatives à leurs secteurs respectifs sont programmées pour la soirée. Quant au ministre des Finances, il répondra mercredi prochain aux questions des députés, avant le vote de ce texte jeudi 23 octobre.