Des pourparlers ont été menés avec l'ambassadeur de Libye en Algérie pour que ces détenus purgent leur peine en Algérie. «Le ministère de la Justice a déployé des efforts considérables visant à améliorer la situation de chaque détenu. Les lois portant sur l'organisation pénitentiaire existent depuis 1972, mais elles ont été très améliorées en 2005», a déclaré Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme. S'exprimant au cours d'une journée d'études sur «les personnes privées de liberté» tenue hier à Alger, Me Ksentini a relevé que l'Algérie enregistre «un déficit en matière d'établissements pénitentiaires. C'est ce qui explique l'encombrement des prisonniers dans les milieux carcéraux». Sur sa lancée, il a précisé qu'un «bon nombre de ces centres pénitentiaires ont été construits il y a un siècle». A ce propos, il a indiqué qu'«un projet de construction de nouvelles prisons est en cours de réalisation». Au sujet des prisonniers algériens détenus en Libye, l'illustre avocat a souligné qu'après de courts pourparlers avec l'ambassadeur libyen à Alger, présent dans la salle «ces prisonniers seront extradés vers l'Algérie, là où ils vont purger leur peine. La même procédure sera appliquée aux prisonniers libyens détenus en Algérie. Ils seront à leur tour, extradés vers leur pays pour purger leur peine là-bas.» Intervenant au débat, l'ancien président de l'Observatoire national des droits de l'homme, Me Kamel Rezzag Bara, a insisté sur «la commutation de la peine capitale en peine préventive de liberté.» Plus explicite, il dira qu'«en 1993, l'Etat a pris des dispositions quant au gel de l'application de la peine de mort. Ainsi, bon nombre de prisonniers condamnés à mort demeurent toujours dans leurs cellules. De ce fait, il est temps d'agir pour annuler les quartiers des condamnés à mort». Prenant part à cette rencontre, le directeur général de l'Administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune, a affirmé que «le droit algérien prévoit des dispositions à même de garantir la promotion des droits de l'homme au sein des établissements pénitentiaires». M.Felioune a ajouté que «la loi sur l'organisation pénitentiaire et la réinsertion sociale des détenus, promulguée en février 2005, prévoit des dispositions, élargies à 14 textes d'application dont les mesures garantissent la promotion des droits de l'homme». Outre les mesures prévues par la loi pour l'amélioration des conditions carcérales et du traitement des détenus, la législation autorise également toutes les organisations gouvernementales, et non gouvernementales nationales ou étrangères ainsi que la presse nationale et étrangère à effectuer des visites dans les établissements pénitentiaires, a rappelé M. Felioune. «1286 personnes dont 451 journalistes et 152 délégations étrangères ont visité les prisons algériennes en 2008», a-t-il révélé. M.Felioune a estimé que «l'enseignement est le seul remède contre la délinquance et le crime. Il est le meilleur moyen de protection pour les jeunes de tout risque de délinquance.»