Progrès n L'espace réservé dans les prisons pour chaque détenu sera de 9 m2 en cellule et 7 m2 en salle. L'Algérie compte adapter incessamment la réalité de ses prisons aux recommandations du Conseil de l'Europe en matière de conditions de détention. Ainsi, à en croire le directeur de la rééducation et des établissements pénitentiaires au niveau du ministère de la Justice, les personnes condamnées à la prison ferme purgeront désormais leurs peines dans des conditions plus supportables grâce au programme de renforcement du nombre d'infrastructures pénitentiaires. Pas moins de 13 nouvelles prisons d'une capacité de 19 000 détenus viendront renforcer les capacités d'accueil actuelles, a indiqué Mokhtar Felioune au cours d'un point de presse tenu conjointement avec des représentants de l'organisation non gouvernementale Icps (Centre international des études pénitentiaires). Ces nouvelles acquisitions permettront de réserver à chaque détenu une surface de 9 m2 en cellule individuelle et 7 m2 en petite salle. Ce qui serait adéquat avec les recommandations du Conseil de l'Europe qui préconise une surface de 9 à 12 m2 par détenu. M. Felioune a précisé que les détenus auront également à leur disposition des espaces de loisirs et de formation, ce qui contribuera à améliorer sensiblement leurs conditions de détention. Andy Barclay, membre de l'Icps, s'est, à ce propos, félicité du fait qu'en Algérie on ne se contente pas de mettre les gens en prison. «Nous constatons qu'il y a un travail de rééducation et de réinsertion qui se fait au niveau des prisons algériennes», a-t-il indiqué. Séjournant en Algérie du 1er au 12 du mois en cours M. Barclay, accompagné de M. Alistair Bailey, a visité trois établissements pénitentiaires. Une tournée qui leur a permis de faire une première appréciation des conditions de détention et de la situation des droits de l'Homme dans notre pays d'une manière générale. «Nous pensons que les droits de l'Homme sont respectés en Algérie», estime M. Alistair qui reconnaît toutefois qu'il existe encore quelques lacunes. Les deux experts iront même jusqu'à affirmer que les progrès réalisés en Algérie en matière de conditions de détention, d'ouverture et de transparence, ils ne l'ont pas vu dans de nombreux autres pays qu'il ont visités en Amérique latine, en Asie et en Afrique. Cela dit, des lacunes existent encore et «nous ne serions pas ici si tout était parfait», reconnaît M. Alistair. Et c'est pourquoi une stratégie de développement de la gestion pénitentiaire est mise en place avec le concours des experts de l'organisation non gouvernementale. Parmi les griefs retenus par l'Icps, l'on notera «le recours systématique à l'emprisonnement par les instances judiciaires». «En Algérie, j'ai l'impression qu'on met en prison toute personne qui faute», regrette M. Barclay qui, tout en se gardant d'être venu pour dicter des solutions, estime qu'il faut prévoir des peines alternatives (comme les travaux d'utilité publique) pour les personnes qui se sont rendues coupables de délits mineurs. «La prison doit être considérée comme le dernier recours. Seules les personnes pouvant constituer un danger réel pour la société doivent être emprisonnées». A cette remarque, M. Felioune rétorque en rappelant que cet aspect a été pris en charge par les concepteurs du nouveau code pénal en prévoyant des peines alternatives.