Le gouvernement turc est prêt à contribuer avec son homologue algérien en matière d'industrie de la défense. Mais qu'est-ce qui pousse donc les Algériens à se rendre massivement en Turquie? Une énorme foule d'attente composée de nos compatriotes se pointe devant l'ambassade. C'est ce qu'on a aperçu hier en allant rencontrer le premier diplomate turc à Alger. Ils sont venus des quatre coins du pays pour se faire délivrer un visa. Selon l'ambassadeur de Turquie à Alger, M.Ahmet Necati Bigali, «quelque 30.000 visas ont été délivrés uniquement durant l'été 2008 (juillet/ août). Autrement dit, une moyenne de 500 visas par jour).» Installé à Alger depuis plus de 6 mois, M.Bigali a souligné au cours de sa première conférence de presse qu'il a animée, hier au siège de l'ambassade à El Biar, sur les hauteurs d'Alger, que «le gouvernement turc est prêt à contribuer avec son homologue algérien en matière d'industrie de la défense». Déplorant la surtaxation des marchandises turques, le conférencier a indiqué que le «gouvernement turc souhaite signer un accord de libre-échange avec son homologue algérien, comme il a déjà fait avec nos pays voisins, le Maroc et la Tunisie». Et d'enchaîner: «D'ailleurs, cette démarche va faciliter le commerce entre les deux pays.» Plus explicite, il dira que «les taxes douanières en Algérie pour les biens en provenance de Turquie sont trop élevées, elles sont estimées à 15% contre celles des marchandises qui proviennent de l'Europe et qui sont de l'ordre de 5%». A ses yeux, «cet accord de libre-échange va faire baisser les taxes». Au chapitre économique, le diplomate a indiqué que «97% des importations turques de l'Algérie, sont constituées de gaz naturel liquéfié (GNL)». A ce sujet, il a rappelé que «les deux pays avaient signé en 1995 un contrat d'une durée de 20 ans, portant sur l'importation du GNL pour 1,6 milliard de dollars par an». Il a fait savoir, au passage, que son pays souhaite «renouveler ce contrat en 2015, date de son expiration». Par ailleurs, le conférencier a indiqué que «le volume des échanges commerciaux s'est élevé à 3,5 milliards de dollars en 2007». S'agissant des importations algériennes de Turquie, l'orateur a indiqué qu'«elles ont atteint 955 millions de dollars en 2007». Et de poursuivre: «Il y a eu 480 millions pour les produits finis, 240 millions pour les produits semi-finis et 130 millions pour les produits de consommation.» En outre, l'orateur a fait savoir «qu'il y a près de 4000 Turcs installés en Algérie. Ils sont composés essentiellement de main-d'oeuvre ainsi que des responsables de sociétés. Ils activent dans différents secteurs, entre autres, la sidérurgie, le textile, la confiserie...et ce dans près de 150 compagnies turques». Revenant au sujet de cette rencontre avec la presse et qui porte sur la Foire flottante «Bluexpo» au port d'Alger, M.Bigali a indiqué que «cette manifestation, première du genre en Afrique du Nord, réunira 300 gérants de 110 entreprises. Elle aura lieu les 23 et 24 octobre au port d'Alger». Organisé par la société ADG, ce salon sera réalisé à bord de deux navires: Ankara et Samsun. Ces derniers figurent parmi les bateaux les mieux aménagés de Turquie. Le bateau Ankara accueillera les représentants du secteur de la construction tandis que les représentants du secteur des machines, seront à bord du Samsun. Pour rappel, la foire flottante qui a été réalisée la première fois en 1926 par Atatürk, le fondateur de la République de Turquie, a été de nouveau mise en service, 81 ans après en 2007, dans 6 pays riverains de la mer Noire. Pour sa 2e édition, Bluexpo a démarré d'Alexandrie (Egypte) le 14 octobre dernier en passant par Tripoli (Libye) pour arriver enfin à Alger jeudi prochain. L'objectif-phare de ce Salon est de préparer le milieu commercial pour des investissements communs entre les hommes d'affaires des deux pays.