Le président du conseil consultatif, M.Saïdi, affirme que cette question relève des prérogatives du conseil. Les tirs croisés reprennent de nouveau au sein du MSP. L'appel lancé par les fondateurs du parti pour le départ de M.Soltani, n'inquiète pas les états-majors du mouvement islamiste. La direction dit avoir ignoré cette lettre. «Cette lettre n'engage en aucun cas le parti», a déclaré le président du conseil consultatif, Abderahmane Saïdi. Contacté par L'Expression, M.Saïdi a tenu à mettre les points sur les «i»: «Le retrait de confiance est une question qui relève des prérogatives du conseil consultatif», a-t-il expliqué, catégorique. Pour lui, nul ne peut décider à la place du conseil, lequel, rappelle-t-il, est la plus haute instance qui est habilitée à trancher les questions qui concernent le parti et sa démarche. Il considère que l'appel lancé par les membres fondateurs est loin de susciter les craintes de la direction. Pourquoi? Selon lui, les rédacteurs de cette lettre n'ont aucun poids au niveau de la direction. Sur les sept signataires, seuls trois sont membres du conseil consultatif. Dans une lettre adressée aux militants, des sénateurs ont accusé l'actuel président de dépassement et de corruption. Ces derniers sont, pour la plupart, des anciens membres du bureau exécutif. Parmi eux, on citera le sénateur Tahar Zichi et Mustapha Belmahdi, un proche du défunt Nahnah. Ils reprochent à M.Soltani d'avoir détourné le parti de sa ligne politique fondée par le défunt cheikh Nahnah. De nombreux députés sont également irrités par la politique menée par le président du parti. «M.Soltani a commis beaucoup d'erreurs vis-à-vis du groupe parlementaire et n'a pas respecté le règlement intérieur», a déclaré hier le député Mansour Abdelaziz. Il y a lieu de souligner que le rebondissement de la crise à l'intérieur de la maison MSP risque d'entraîner le parti dans une spirale de conflits. La sortie des contestataires intervient à la veille d'un rendez-vous important, à savoir la réunion du conseil consultatif qui se tiendra à la fin de cette semaine. Les contestataires portent de grands espoirs sur cette rencontre: «Nous espérons que la réunion du conseil va aboutir au règlement des malentendus», a indiqué un député islamiste. Selon lui, jusqu'à présent la direction n'a pas manifesté son attention vis-à-vis de l'aile dissidente. Interrogé sur ce point, le président du conseil n'a pas affiché d'opposition. «Le conseil est ouvert à tous les membres», a-t-il répondu. Ce dernier souhaite la présence de la partie opposante pour débattre de la problématique qui mine le mouvement. «Nous allons débattre de tous les problèmes internes du parti», a assuré M.Saïdi. Dans ce sens, il a indiqué que le conseil va statuer sur le conflit opposant la direction à l'aile de Abdelmadjid Menasra. Y a-t-il des chance d'aboutir à une conciliation? Peu convaincu, M.Saïdi n'avance aucune certitude à ce propos. Le conseil consultatif, qui se tiendra le 29 octobre, s'annonce ainsi houleux. Outre les problèmes internes, il sera question d'évoquer les grands sujets politiques. La révision de la Constitution et le soutien au troisième mandat sont au menu de la réunion. Le parti qui a évité de s'exprimer depuis longtemps sur ces deux sujets, pour éviter toute complication, va se trouver dans l'embarras. Marqué par les divergences, le choix de la ligne politique du parti risque de constituer une autre pomme de discorde.