«Il est temps que le gouvernement prenne au sérieux la crise et ouvre un débat national sur les répercussions sur l'économie nationale», a déclaré un sénateur. La gestion de la crise financière par les responsables fait encore réagir les parlementaires. Hier, les sénateurs sont revenus sur la crise financière qui frappe de plein fouet les grandes puissances. «Il est temps que le gouvernement prenne au sérieux la crise et ouvre un débat national sur les répercussions sur l'économie nationale», a déclaré un sénateur lors des débats sur la loi de finances 2009. Intervenant en présence des membres du gouvernement, ce sénateur n'a pas été tendre dans ses propos. «Il est inconcevable d'annoncer que l'Algérie est l'abri de la crise alors que le prix du pétrole est en dessous des 65 dollars», a-t-il martelé. Il a demandé aux responsables d'être sincères et de ne pas cacher la réalité. «Il faut dire la vérité aux Algériens», a-t-il clamé. Les Algériens, dit-il, ne sont pas déconnectés de ce qui se passe dans le monde. Evoquant dans ce sens, le placement des réserves de change dans le Trésor américain, le sénateur pense que ces montants sont hors du contrôle de l'Etat. Ce sénateur n'était pas le seul à exprimer ses craintes. D'autres membres du Sénat ont également manifesté leur inquiétude quant au sort de l'économie nationale. Les intervenants se sont pratiquement tous interrogés sur les retombées de la crise sur le pays. Les assurances avancées par les différents responsables du gouvernement sont loin de calmer les esprits. Pourquoi? La baisse sensible de prix du baril est déjà l'une des conséquences néfastes. C'est la raison pour laquelle la plupart des intervenants ont plaidé pour une gestion rationnelle des dépenses de l'Etat. Comme ils ont réitéré la nécessité de rechercher d'autres alternatives aux hydrocarbures. Ils ont préconisé, dans ce sens, de mettre l'accent sur l'agriculture et l'industrie. Certains sénateurs ont estimé que le budget alloué à l'agriculture et au secteur public est insuffisant. «Alors que la sécurité alimentaire du pays est menacée, la désertification ne cesse de prendre des proportions alarmantes», a relevé l'un des sénateurs. L'aisance financière offre les possibilités de promouvoir le secteur de l'agriculture. En plus des questions citées, les sénateurs ont soulevé les préoccupations de la population locale. Le logement, le chômage, les aides sociales sont autant de sujets qui ont été abordés. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les débats se sont déroulés dans une ambiance morose. Contrairement à l'APN, le projet de la loi de finances n'a pas suscité de polémique au Sénat. Présenté dimanche dernier par le ministre des Finances, le projet sera endossé après-demain. Après deux jours de débats, le ministre répondra demain aux questions des sénateurs. Le projet aura ainsi l'aval du Sénat lors de la séance de vote prévue jeudi prochain.