Barack Obama prend son envol dans les sondages. A tel point que les médias américains voudraient déjà le déclarer vainqueur de la course à la Maison Blanche. Cependant, certains experts appellent à la prudence. L'université de Stanford a récemment publié une enquête selon laquelle Barack Obama pourrait perdre six points de pourcentage le jour de l'élection présidentielle du fait de la couleur de sa peau. Ce qui renvoi naturellement, à la question qui reste en suspens depuis le début de la campagne électorale américaine. Les électeurs américains sont-il prêts à élire un afro-américain comme président ? Nombres d'observateurs estiment que l'Amérique est à un tournant décisif de son histoire, ce qui fait que la plupart des Américains sont prêts à considérer la candidature d'Obama sur la base du mérite. Et ce n'est pas tout. Selon les sondages, la plupart sont prêts à voter pour lui mardi. Cela n'empêche pas, pourtant, certains analystes à mettre en garde contre ce que les Américains appellent "l'effet Bradley", en référence à Tom Bradley, maire noir de Los Angeles et candidat démocrate à l'élection de gouverneur de Californie en 1982.A l'époque, bien que tous les sondages le donnaient largement gagnant, c'était finalement son adversaire républicain, George Deukmejian, un Blanc, qui remporte à la surprise générale le scrutin. Le facteur racial est sans aucun doute l'un des paramètres les plus troublants de cette élection présidentielle américaine qui se tiendra demain. D'ailleurs, c'est la troisième fois que les autorités ont annoncé des menaces sur Obama après l'arrestation des deux " skinheads". Il est vrai que ces deux "skinheads" ressemblent davantage à des ados perturbés qu'à des assassins. Reste que, les Etats-Unis n'ont jamais eu de Président afro-américain. Par contre, quatre présidents en exercice ont été assassinés et deux ont été blessés. L'Amérique est une nation pétrie de conservatisme. Le facteur raciale en est un élément. En plus, la présidence de Bush constitue le sommet de ce conservatisme. La question qui se pose maintenant est de savoir dans quelle mesure le mérite et le charisme de Barack Obama peut influer sur cet héritage. En d'autres termes, "l'effet Obama" sera-t-il susceptible de contrebalancer "l'effet Bradley"?