Bouguerrra Soltani, président du parti du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a introduit une demande officielle au président de la République pour le décharger de ses fonctions de ministre d'Etat. Cependant, la question de la dissidence au sein du parti est appréhendée avec sérénité. Aucun congrès du parti n'est envisagé en ce moment. C'est ce qui ressort des déclarations de Noureddine Ait Messaoudène, conseiller personnel de Bouguerra Soltani, faites, hier, lors de son passage à la Chaine III de la Radio nationale. Soltani va se consacrer à la gestion de son parti. Le conseil national consultatif (madjliss echoura) du MSP avait prôné, il y a quelques jours, l'apaisement comme solution à la question de la dissidence ouverte par les partisans de l'ancien vice-président, qui a créé son propre parti, le Mouvement pour la prédication et le changement. Pour Ait Messaoudène, la crise qu'a connue le parti est l'occasion de réaliser trois priorités, à savoir la "vaccination du mouvement dans les wilayas, la réponse par les actes et non par les paroles et la concrétisation du rêve de feu Nahnah consistant à construire l'Algérie sur les bases de l'islam, du nationalisme et de la démocratie". Le conseil national du MSP, qui a entériné le rapport des structures du parti, ayant estimé l'ampleur de la dissidence à seulement 3% des militants du parti, avait souligné, en effet, la nécessité de consacrer la ligne tracée par feu Nahnah, en appelant les militants à promouvoir l'Alliance présidentielle en un partenariat politique. La crise que vit actuellement le MSP est sans pareille. Les adversaires de l'actuel président du Mouvement de la société pour la paix lui reprochent d'avoir dévié de la ligne tracée par Cheikh Nahnah et d'avoir accaparé des décisions du parti sans recourir à la choura, comme il est de tradition dans ce genre de mouvement. C'est à la veille des législatives que la crise a éclaté. Le président du MSP avait écarté la plupart des députés, dont beaucoup commençaient à lui faire de l'ombre, ayant acquis un capital expérience considérable dans le domaine de la législature et du travail parlementaire. Et toutes les tentatives de conciliation ou de réconciliation entre ceux qu'on appelle désormais l'aile de Bouguerra et l'aile de Menasra se sont révélées infructueuses. Pour les adversaires du ministre d'Etat, il ne s'agit nullement de changer de ligne, préférant rester fidèle à celle tracée à la naissance du mouvement par Mahfoud Nahnah. Cette fronde est menée essentiellement par les élus siégeant à l'APN. Bouguerra perd ainsi 28 des 51 députés élus lors des législatives de 2007. Ce n'est pas tout, ces 28 députés ont décidé de créer le Mouvement pour la prédication et le changement. Une nouvelle qui ne sera pas sans conséquences pour le MSP. D'ailleurs, la riposte de Bouguerra Soltani ne s'est pas fait attendre. Celui-ci, annoncera, quelques jours après, dans un communiqué rendu public, sa décision de geler l'activité de ces parlementaires et le renvoi de leurs dossiers aux institutions concernées. Il s'agit "des sénateurs Ali Saâdaoui, Tahar Tebchi, Farid Habaz ainsi que les députés Bouzid Chibani, Abderrezak Achouri, Ibrahim Khodja, Abdelhalim Ben Salem, Boufateh Benbouzid, et Abdelmadjid Menasra". Le communiqué soulignait que "ces personnes ont de façon individuelle annoncé la création d'une structure en dehors de celles légitimes et légales du parti ; ils sont responsables de leurs actes et le MSP s'en démarque et déclare qu'il n'est pas comptable de leurs comportements et de leurs déclarations publiques". L.C