Une véritable effervescence anime les permanences communales. C'est aujourd'hui que le mouvement citoyen, représenté à Béjaïa par la coordination intercommunale, mettra en application les différentes actions retenues pour rejeter les élections législatives du 30 mai. C'est une véritable course contre la montre qu'on a eu à constater, du moins au niveau des communes bien structurées, ces jours-ci. Une véritable effervescence anime les permanences communales où les animateurs affichaient une nette détermination à «empêcher cette mascarade électorale». En effet, les délégués de la CICB ont, dans un appel rendu public, invité les populations des communes à procéder, dès aujourd'hui, à l'issue des marches synchronisées qui auront lieu au niveau des chefs-lieux des communes, à la fermeture des APC et des daïras, et ce, conformément aux décisions retenues dans le cadre du rejet des élections. Ces fermetures ont été, rappelons-le, décidées lors du dernier conclave tenu à Akbou à l'occasion de la commémoration du 6e anniversaire de la mort du militant de la cause amazighe, Mohamed Haroun, en remplacement du sit-in qui devait se tenir devant le tribunal de Béjaïa. Trois objectifs ont été assignés aux marches d'aujourd'hui, comme il a été indiqué dans la déclaration de la CICB. «Satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, libération immédiate et inconditionnelle des détenus du printemps noir et rejet de la mascarade électorale», lit-on dans le même document qui comprend aussi la dénonciation de la décision de substitution des présidents d'APC qui refusent de s'impliquer dans l'organisation des élections par les chefs de daïra «pour valider la tromperie, le pouvoir maffieux et assassin substitue les présidents APC par les commis de l'Etat, les chefs de daïra». Par ailleurs, dans un autre appel, la même structure demande aux citoyens de s'approvisionner en prévision de la grève générale qui s'étalera sur trois jours les 28,29 et 30 mai. Cette action, qui sera appuyée par l'interdiction de circulation, concernera tous les secteurs d'activité hormis les officines pharmaceutiques, les taxiphones et les déplacements d'urgence, a-t-on précisé. Toujours dans le même ordre d'idées, les animateurs du mouvement citoyen ont commencé à coller les affiches appelant au rejet des élections sur les sites communaux. Cette affiche représente les photos des martyrs du printemps noir disposées sur la carte géographique du pays avec l'unique slogan: «Voter, c'est trahir notre mémoire». Notons enfin, que 32 manifestants, condamnés lors du premier jugement, seront également rejugés aujourd'hui en appel au tribunal de Béjaïa. Par cette série d'actions, relevant davantage d'empêchement du scrutin, la coordination intercommunale de Béjaïa amorce ainsi le dernier virage dans sa campagne pour le rejet des élections avant le jour J. La mobilisation citoyenne qui se manifestera autour de ces actions témoignera, sans aucun doute, des réelles intentions de la population par rapport au scrutin. Pour l'heure, on se contente d'observer et de commenter ces décisions que d'aucuns jugent «sévères et radicales».