«Quel que soit le candidat élu, nos relations avec l'Algérie vont se renforcer davantage», déclare M.Pearce. Comment ne pas être tenté de suivre in live, et à des milliers de kilomètres, une soirée électorale pas comme les autres? A moins d'une circonstance atténuante, ce serait mentir que de prétendre décliner une invitation pareille. Le mensonge devient d'autant plus apparent lorsqu'il s'agit d'une élection présidentielle américaine. L'événement est planétaire. Les regards étaient tous braqués, dans la nuit du mardi au mercredi, sur les Etats-Unis. Alger n'est pas restée en décalage. Hommes politiques, représentants de la société civile et journalistes étaient tous côte à côte avec les représentants diplomatiques américains. Sur invitation de l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, ces derniers ont suivi, en direct à partir du siège de l'ambassade sis à Hydra, le scrutin. Lors d'un court discours prononcé en cette occasion, David D.Pearce, ambassadeur US à Alger, annonce d'emblée que «quel que soit le candidat élu, nos relations avec l'Algérie vont se renforcer davantage sur le plan de la coopération économique, culturelle et dans le domaine de la lutte antiterroriste». Mieux encore, le diplomate américain prévoit que ce partenariat sera plus fort dans l'avenir. «Le partenariat entre les deux pays sera encore plus fort dans les années à venir», annonce-t-il. M.Pearce s'est dit «impressionné par le niveau avec lequel les Algériens ont suivi la campagne électorale» et l'élection présidentielle. Il rappelle que «le gouvernement américain a parrainé 15 Algériens du monde de la presse et de la société civile pour suivre aux Etats-Unis le processus de cette élection électorale». La soirée est passionnante. 22 heures passées, les résultats sont loin d'être connus. La nuit électorale s'annonce encore longue. C'est l'heure des pronostics avant le verdict final. Sous forme de petits cercles, les invités prennent «un verre» et discutent politique. Entre une gorgée de jus et de whisky, l'un défend la politique engagée par Barack Obama et l'autre soutient un avis opposé. Diplomates qu'ils sont, les Américains ne laissent rien filtrer quant à leur choix. Aucun indice. Juste a smile (juste un sourire). «Même mes enfants je ne leur ai pas dit pour qui j'ai voté», répond, avec sympathie, l'ambassadeur à quelques journalistes. La même conviction anime les invités: la politique étrangère américaine ne changera pas dans les deux cas. La guerre en Irak et en Afghanistan, le conflit entre l'Iran et la Syrie, la question palestinienne en particulier et la situation au Moyen-Orient en général, sont autant de sujets passés en revue. D'autres groupes abordent plutôt le projet de la révision de la Constitution en Algérie. Les articles proposés pour amendement sont décortiqués. L'article 74, un troisième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika et l'avenir des relations algéro-américaines avec l'arrivée d'un nouveau président occupent une grande place dans les débats. 1h du matin, les résultats préliminaires dans quelques Etats tombent. Le vote n'a pas dévoilé tous ses secrets. Un fait marquant: aucun signe de joie ni trait de déception chez les Américains. Car il s'agit d'une élection à l'américaine, tout court!