Le consensus a été fait autour du principe de la régulation des marchés financiers sur une base nationale. Le plan d'action, qui doit servir à juguler la crise financière mondiale, a été adopté, samedi, à Washington. Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays industrialisés et émergents du G20 ont opté pour le principe d'une réglementation draconienne et d'une transparence financière à travers le monde. «La régulation relève, avant tout, de la responsabilité des régulateurs nationaux qui constituent la première ligne de défense contre les instabilités du marché», rapporte le communiqué final des participants au Sommet de Washington. Le plan d'action adopté par le G20 est accompagné de mesures concrètes qui seront prises avant le 31 mars 2009. Le président américain, G.W.Bush, dont le mandat s'achève officiellement le 20 janvier, a déclaré, lors de l'ouverture du Sommet: «Nous sommes ici parce que nous partageons une inquiétude sur l'impact de la crise financière internationale sur les populations de nos pays. Nous partageons la même détermination à réparer les problèmes qui ont conduit à ces turbulences.» Le président de la plus grande puissance mondiale semble avoir imposé sa vision des solutions à apporter à l'une des plus graves crises financières qu'a connues la planète depuis celle de 1929. L'idée de la mise en place d'un «super gendarme» de la finance mondiale, dont il fut un moment question, a été abandonnée sous la pression des Etats-Unis et de leurs voisins canadiens. Le plan adopté se résume grossièrement en quelque cinq principaux points: le renforcement de la transparence et de la responsabilité, la promotion d'une régulation saine, l'intégrité des marchés financiers qui aura pour objectif de protéger par des mesures adéquates le système financier mondial des activités dans les paradis fiscaux et renforcer la coopération internationale. «Les grandes banques mondiales devront se réunir annuellement avec leur collège de surveillance afin de discuter de manière approfondie des activités et de l'évaluation des risques que courent ces entreprises», souligne le communiqué. La réforme des institutions financières internationales consiste, quant à elle, à élargir le Forum de stabilité financière et à renforcer sa coopération avec le Fonds monétaire international (FMI). Le FSF (Forum de stabilité financière) a été créé en 1997, juste après la crise asiatique. Il est constitué de représentants du Trésor, des banques centrales et des organismes de régulation de douze pays développés. Il devrait bientôt accueillir des représentants de pays en développement. Toutes ces mesures, qui seront mises à exécution avant la fin du mois de mars de l'année prochaine, pourront-elles venir à bout d'une crise financière qui a plongé ses racines dans les racines de l'économie mondiale? Qui doit surveiller qui dans un système qui est basé sur le profit à outrance? Les grands pays industrialisés ont bâti leur puissance au détriment des anciens pays colonisés. Ils ont pillé leurs richesses. Les déséquilibres ont ainsi été primitivement créés. Pour les uns, ce fut l'abondance jusqu'à saturation. Pour les autres, l'endettement et la famine. Un des traits de caractère qui particularise le Continent africain qui a été écarté de ce Sommet.