L'Afrique est le continent le plus exposé au réchauffement climatique. Il ne dispose pas des moyens technologiques, financiers et de l'expertise pour y faire face. L'Afrique, le continent le plus vulnérable au changement climatique, ne fait «pas assez» pour enrayer les conséquences catastrophiques du réchauffement de la Terre, ont estimé hier les experts africains ayant pris part à la Commission préparatoire du Sommet africain sur le changement climatique prévu à Alger mercredi prochain. «Nous voulons que le Sommet d'Alger soit le Sommet de l'espoir. Il faut que nous éclaircissions le chemin vers Copenhague...que nous puissions porter la voix de l'Afrique pour constituer un pôle de négociation fort», a déclaré Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, et président de la Commission Afrique, dans son allocution d'ouverture. Et de poursuivre «nous devrions être solidaires avec les pays de l'Afrique les moins avancés». Comme l'Algérie, les pays africains se préparent déjà aux sommets sur le changement climatique, prévus en Pologne le mois prochain et à Copenhague en 2009. A ce propos, le ministre en charge du secteur a indiqué qu'«aujourd'hui, il nous faut une vision et une position autour de cette question du changement climatique pour le développement durable. L'Afrique est le continent le plus exposé au réchauffement climatique. En plus, notre continent ne dispose pas des moyens technologiques, financiers et expertises pour y faire face. Nous devons prendre une position commune, autrement dit, une plate-forme: Climat-Afrique, que nous allons adopter pour les prochaines réunions prévues en Pologne et à Copenhague en 2009.» Et d'enchaîner que «le coût global pour réduire la pollution atmosphérique dans le monde est de l'ordre de 45.000 milliards de dollars, or nous n'avons dépensé que 145 milliards de dollars à ce jour». Pour rappel, le rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), publié en 2007, porte un message dramatique sur les conséquences du changement climatique ayant influencé le développement économique de notre continent. Le Giec souligne la vulnérabilité de l'agriculture, de la faune sauvage, des infrastructures et des régions côtières de l'Afrique face à l'augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre. Une augmentation continue de ce genre de gaz, provoquera des pénuries d'eau des plus sévères, menaçant entre 400 millions et 1,8 milliard de personnes en Afrique. Selon le rapport, 80 à 200 millions de personnes pourraient être confrontées aux famines d'ici à 2080. Bien que, d'ici 2050, de vastes étendues du Sahel occidental et presque toute l'Afrique australe et centrale ne constitueront plus un environnement favorable à la transmission du paludisme, celui-ci menacera 80 millions de personnes additionnelles et des régions, aujourd'hui essentiellement exemptes de paludisme, se transformeront, d'ici 2080, en des espaces propices aux moustiques vecteurs du paludisme (notamment au Zimbabwe, en Ethiopie, au Kenya, au Rwanda et au Burundi). De plus, le Giec estime que les incidences du paludisme augmenteront également dans les régions montagneuses de l'Angola et de la Somalie, qui aujourd'hui ne connaissent que de rares cas de paludisme.