Point de commerces, point de pharmacies, point de cafétéria, encore moins de restaurants... Baissez rideaux, fermez boutiques, il est 19 heures. L'ordre tombe comme un couperet comme tombe la nuit. Figé. Aucune activité commerciale. Point de commerces, point de pharmacies, point de cafétérias, encore moins de restaurants. Tout cesse de fonctionner. C'est la paralysie totale. C'est le silence sidéral. Bouira dort. La ville est plongée dans un sommeil profond. Flash-back. La ville grouille de monde. Les rues embourbées sont pleines. Un grand brouhaha émane des locaux commerciaux. Stop. C'est le jour. L'activité commerciale assure pleinement son rôle. Mais dès la tombée de la nuit, la quasi-totalité des commerçants ferment boutique. Alimentation générale, pharmacie et tout autre commerce assurant le moindre service public, une notion inconnue, baissent rideaux, plongeant la ville dans une inertie totale. C'est peine perdue d'avance de vouloir connaître les raisons d'un tel comportement pénalisant le citoyen-consommateur. Aussi, il est conseillé de faire ses emplettes le jour au risque de passer la nuit le ventre vide. Ou bien de passer de vie à trépas car le pharmacien du coin faisait la fête ailleurs. Cette situation de «léthargie» s'aggrave avec l'arrivée de l'hiver. Une tournée nocturne à travers les principales rues de la ville suffit pour attiser vos craintes. Au niveau de l'ancienne ville, seuls quelque petits restaurants offrent leurs services aux derniers clients. Passé 20 heures, les cafétérias ne sont plus en service. «C'est comme si on vit dans un village perché, et encore. Rien ne se vend la nuit», s'amuse à dire un jeune rencontré au centre-ville. Pour un voyageur de passage, la table est desservie. Cet état de fait a été dénoncé à plusieurs reprises. Les citoyens se sont plaints aux autorités. En vain. Même si la réglementation est claire à ce sujet, il n'en demeure pas moins que c'est beaucoup plus une question de culture et de civisme. Cependant, il y a lieu de relever que cette situation n'est pas propre à la seule ville de Bouira. Le constat est le même pour toutes les wilayas du pays. Et on ose encore parler de développement du tourisme. Ne faut-il pas d'abord changer les mentalités avant de préconiser une mise à niveau des entreprises? Le débat reste ouvert.