L'Alliance est secouée par un séisme et rien ne va plus entre le RND et le FLN. Affolement général! La course au Sénat fait perdre aux leaders politiques leurs sang-froid. A J-2 du rendez-vous électoral, la scène politique nationale s'emballe. Critiques, attaques, insultes, accusations...On assiste à des tirs croisés entre les partis. Le duo RND-PT secoue la scène politique après une longue accalmie. Une véritable guéguerre s'est déclenchée entre le FLN et le nouveau couple politique RND-PT. En réplique aux accusations de la secrétaire générale du PT sur l'encouragement de la corruption, le FLN sort ses arguments. «Ce sont les alliances conclues au niveau central qui encouragent la corruption», a riposté le porte-parole du parti majoritaire, Saïd Bouhadja. Joint hier par téléphone, ce responsable estime que l'accord conclu au niveau central va favoriser les affairistes. «On ne peut pas faire une alliance au niveau central sans pour autant tâter le terrain», a-t-il encore affirmé. Saïd Bouhadja n'a pas omis de préciser que le PT est le seul parti ayant des positions positives dans l'opposition. La secrétaire générale du PT a ouvert le feu sur M.Belkhadem en l'accusant d'encourager la corruption dans les élections sénatoriales. Mme Hanoune enfonce le clou. Elle assure à M.Belkhadem que l'accord avec le RND n'est pas conjoncturel. «L'accord politique conclu avec le Rassemblement national démocratique traduit l'indépendance du parti», a-t-elle précisé. Elle n'exclut pas la possibilité de renforcer cet accord à l'avenir. Le RND, de son côté n'a pas mâché ses mots. Appuyant l'argument du PT, le RND s'attaque indirectement à son allié, le FLN. «Le RND considère qu'il est de bon ton et nécessaire de conclure des accords avec les autres forces politiques tel que celui conclu avec le Parti des travailleurs. C'est un moyen de barrer la route devant ceux qui manipulent les voix des élus et les corrompent pour gagner des sièges dans la plus importante institution constitutionnelle du pays». C'est ce qu'a déclaré son porte-parole, Miloud Chorfi. S'exprimant, vendredi à partir de Mascara, ce dernier a appelé les militants à réfléchir à la création d'un front national qui fera face aux pratiques immorales et douteuses de certaines parties afin d'accaparer les voix des élus et d'acheter les consciences pour acquérir un siège lors des élections pour le renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la Nation. «Les sénatoriales, insiste-t-il, seront une occasion pour le parti de dénoncer tous les comportements douteux et les dépassements immoraux qui caractérisent de telles échéances et que nous, au sein du RND, rejetons totalement.» Pour M.Chorfi, le parti s'est distingué dans ces rendez-vous électoraux par l'honnêteté et la discipline de ses militants afin que sa participation soit positive et lui permette de maintenir sa place au sein du Conseil de la Nation. Sans le citer, c'est le FLN qui est visé. Ce n'est ni le MSP, ni le FNA, ni les autres partis qui posent problème pour le RND mais plutôt le FLN qui accapare la majorité au Parlement. Le RND veut à tout prix devancer le FLN pour renforcer sa présence sur l'échiquier politique. Bien qu'il soit aux commandes du gouvernement, le RND veut se positionner en première place dans les autres institutions. «L'alliance ne nous fait pas peur. Nous aurons la majorité à l'aise», a estimé M.Belkhadem avec un air détendu. S'exprimant sur ce sujet lors de la conférence de presse qu'il a animée jeudi dernier, M.Belkhadem a taillé un costume sur mesure au nouveau couple. «Il s'agit d'un parti qui a vieilli avant de se mettre sur ses jambes (PT, Ndlr) et d'un autre né avec de cheveux blancs (RND, Ndlr)», a-t-il commenté. Il précise que ce sujet sera débattu au moment venu. Cela dit, l'accord RND-PT risque d'être un vrai séisme pour l'Alliance présidentielle. Nul n'ignore que le rendez-vous des sénatoriales a sérieusement fragilisé les partis de la coalition. Au lieu d'élargir leur action au niveau local, les alliés ont lâché l'Alliance en optant pour d'autres courants politiques.