Il est une certitude que le cartel a bénéficié d'une complicité à tous les niveaux. Dix millions d'unités de pétards, tous gabarits confondus, ont été saisies au port d'Alger quelques jours avant la célébration du Mawlid Ennabaoui. Cette marchandise prohibée par la loi et saisie a été estimée à 15 milliards de centimes algériens. Cette saisie renseigne sur l'ampleur du trafic et sur les sommes faramineuses investies par «certains gros bonnets tapis dans l'ombre». Il est important de signaler que cette saisie représente «la partie visible de l'iceberg». Il est aussi évident que toutes les quantités introduites dans nos villes «ont bénéficié de la complicité de certaines personnes appartenant aux services de sécurité et à ceux des douanes». Une source généralement bien informée nous apprend qu'«à la suite de cette saisie, un procureur de la République a ordonné l'ouverture d'une enquête» qui, apparemment, n'a donné aucun résultat pour le moment. Selon la même source, le même procureur, à la suite d'informations, aurait ordonné aux services de sécurité de «tendre des souricières au niveau de la gare d'Alger ainsi qu'au niveau des aires de stationnement des camionneurs». Notre informateur explique ces mesures par le fait que «les trafiquants utilisaient la voie ferrée et la route (via El-Oued) pour acheminer la marchandise prohibée de l'Ouest vers les divers points du territoire national». La voie maritime, souligne notre informateur, a été le moyen de prédilection des trafiquants. «Les gros du cartel, bénéficiant de la complicité de certaines autorités, ont préféré écouler leurs marchandises sur les eaux internationales» échappant, ainsi, aux contrôles sur les eaux territoriales. Comme dans les films, les tractations s'effectuaient durant la nuit. «Les petits grossistes à bord de chalutiers déchargeaient la marchandise des cargos au large des eaux internationales». Une fois la «camelote» à bord des chalutiers, ces derniers, toujours la nuit, se rapprochaient jusqu'aux limites des eaux territoriales où des barques les attendaient. Après «l'opération de troc, les barques se dispersaient dans des directions multiples pour tromper la vigilance des gardes-côtes». Aucun indice n'a pu conduire les services de contrôle à élaborer une évaluation exhaustive du trafic. Toutefois, un chiffre probable de quelque «200 milliards de centimes algériens» a été avancé par notre informateur. Il est séant de dire que ce trafic a eu des incidences sur la société algérienne et a été à l'origine d'un nombre d'accidents de diverses natures. Nous croyons savoir que l'enquête ordonnée par le procureur et diligentée par les services de sécurité devrait donner des résultats dans les jours à venir. Il va de soi que l'opinion demeure persuadée que «les gros bonnets seront toujours dans l'ombre et donc, à l'abri d'une quelconque poursuite.... même pour les victimes dont ils sont responsables».