La menace islamiste n'est pas écartée. L'approche de la date du 30 augmente la pression et laisse libre cours aux supputations et spéculations diverses. Les citoyens, jusqu'à aujourd'hui, ne savent plus à quel saint se vouer, tellement ils sont harcelés par des discours contradictoires, paternalistes en majorité non sincères! A entendre certains partis sur la scène politique, annonçant l'approche de l'apocalypse, on est tenté de rester enfermé chez soi. Dans la rue, la population vaque à ses occupations dans un climat serein conforté par les dernières mesures d'apaisement prononcées envers les 25 détenus du mouvement qui, de l'avis de tous, sont une réelle aubaine. L'autre «son de cloche» émane de la partie certaine d'aller aux urnes demain. A ce niveau le débat est à qui gagnera le maximum de sièges. Entre ces deux positions, il y a la masse neutre qui attend le 30 pour se décider.Le taux d'abstention sera vraisemblablement important parmi les jeunes, surtout, à l'est de la wilaya, en comparaison aux précédentes élections. Cette vacance profitera, à ne pas en douter, aux partis islamistes qui, comme en 1991, mobilisent un électorat plus que jamais preneur d'un khalifat malgré les dix années de terreur. Le FLN, de son côté, bat le rappel de ses troupes en promettant de s'ouvrir davantage, en axant son discours sur un mea culpa fait par Benflis lors de sa venue à Bouira et qui a ému les participants. Le parti d'Ahmed Ouyahia, qui gardera un mauvais souvenir de son passage à Sour El Ghozlane ville natale du tête de liste, fidèle à ses habitudes, activerait en coulisses. L'accroc entre les responsables de la Drag et les représentants des partis au sujet des badges lors du vote des corps constitués, fait dire à de nombreuses personnes, que le RND a commencé à frauder. La presse, ces derniers jours, parle des maires qui refusent d'obtempérer aux ordres de l'administration. Même si ces cas ne sont pas officiellement confirmés, la rue, elle, parle des présidents d'APC RND, très actifs ces derniers jours. Si Nahnah a réussi à s'attirer la sympathie de certains citoyens après son discours à la salle Errich, le tract qualifiant de tous les maux les autochtones de cette région est venu montrer, à qui le veut, que le cheikh ne les porte pas dans son coeur et que son discours s'adapte aux circonstances du lieu et du temps. Djaballah, qui n'avait pas rempli la salle, ne figure même pas dans les pronostics qui donnent le FLN (2), le RND (2), le HMS (2), Ennahda (1) et une liste indépendante, vainqueur des 8 sièges disponibles. Ces prévisions sont confortées par la rumeur des quotas, un pavé jeté dans la mare notamment par Ahmed Djeddaï, commentant l'intervention télévisée du ministre de l'Intérieur Zerhouni, à l'occasion d'un meeting.