La liste des bénéficiaires aurait été falsifiée, selon les contestataires. Un logement social à Alger. Ce n'est là qu'un euphémisme lorsqu'on sait que tout Algérien, en réalité, a besoin d'un logement qu'il ne peut acquérir qu'à coups de millions de dinars. Des distributions de logements de cette catégorie, dite sociale, ont été certes effectuées à travers tout le pays. Mais quel est le responsable local de cette opération périlleuse qui peut se vanter d'avoir réussi cette tâche sans trop de dégâts? Le même scénario se répète partout. Hier, le siège de l'APC d'El Maqaria en était le théâtre dont le «parterre» était occupé par une foule en colère qui s'est agglutinée devant la liste des bienheureux bénéficiaires de la «Clé du Bonheur». Arrivé sur les lieux pour en savoir plus sur ce drame humain, le journaliste de L'Expression a été littéralement assailli par les demandeurs de logements en courroux. Ils étaient furieux de ne pas figurer sur la «liste magique». Magique, elle l'est, dans le sens où une telle attribution change la vie. Il était vraiment difficile au journaliste sur place de prêter une oreille attentive aux contestataires, hommes et femmes, souvent d'un certain âge, accablés par la promiscuité et l'exiguïté des lieux, avec des enfants en âge de se marier, des parents âgés ou impotents...Les raisons sont multiples et inénarrables ici. Le drame de ces citoyens en colère est difficile à cerner tant les raisons et motivations sont légion. Ce problème est commun à tous ces millions d'Algériens mal logés qui vivent le calvaire dans l'attente de jours meilleurs. Selon eux, leurs demandes de logements datent de plus de 30 ans pour les uns! Aucun fils de chahid demandeur, selon les protestataires, ne figure sur la liste des bénéficiaires, ni d'ailleurs les handicapés. Seuls des «priviligiés» ont été satisfaits, notamment des femmes, célibataires de surcroît, disent-ils, et des gens venus d'autres localités et non résidents dans la commune. Il est cependant ardu de discerner les dires de ces citoyens surtout que l'accès au bureau du président de l'APC d'El Maqaria nous a été interdit sans un ordre de mission. Raison qui semble pour le moins fallacieuse, car en temps normal, surtout quand il s'agit de louer les réalisations d'une APC, ce sésame n'est pas toujours indispensable. Une certaine indulgence est souvent observée quant à l'accès au cabinet d'une APC après un simple accord verbal du président. Un entretien avec le premier responsable de la commune nous aurait aidé à mieux comprendre la situation grâce à de plus amples précisions et présenter ainsi au lecteur (intéressé) la version officielle de l'établissement de la liste contestée. Toutefois, une démarche a été entreprise par ces demandeurs de logements qui se sentent lésés auprès du wali délégué de Hussein Dey qui leur aurait signifié, selon un contestataire apparemment «délégué» par les manifestants, que «l'affaire incombe au seul président de l'APC d'El Maqaria, auteur de la liste contestée» qui a été dûment approuvée par le wali. Les protestataires, tous solidaires du programme sociolocatif du président Abdelaziz Bouteflika, clament-ils, dénoncent fortement les «magouilleurs» de tous bords qui tentent de torpiller le programme présidentiel et qui en font un véritable «business». Ils demandent et exigent, en outre, qu'«une commission d'enquête soit constituée pour effectuer un travail approfondi qui débusquera les manoeuvres autour de cette liste qui, affirment-ils, a été falsifiée» au détriment des citoyens d'El Maqaria, demandeurs de logements.