Elle n'arrive plus à subvenir aux besoins de la population. «L'alimentation de la population en fonction du plan Orsec reste théorique», souligne le ministre des Ressources en eau, M.Aïssa Abdellaoui, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du ministère. Il a, en quelque sorte, démenti les affirmations de l'EPEAL qui affirme que la distribution de l'eau a lieu tous les trois jours au niveau de toutes les localités de la capitale. M.Abdellaoui a reconnu le fait que des irrégularités dans la distribution sont fréquentes dans de nombreux quartiers. En fait, le ministre a crevé l'abcès sur une réalité, à savoir que l'EPEAL n'arrive plus à subvenir aux besoins exprimés par la population. Cela dit, l'amélioration sera ressentie à partir des mois à avenir au plus tard en juillet, rassure le ministre, étant donné que les projets inscrits dans le plan d'urgence sont en phase de réalisation, voire de finalisation. L'exemple des 42 forages réalisés pour renforcer l'AEP d'Alger en est une preuve. D'autres projets ont été inscrits dans ce programme tels que l'interconnexion des barrages de Boukerden, Ghrib et Bouroumi. Par ailleurs, l'installation de stations monoblocs de dessalement d'eau de mer procurera une production supplémentaire de 430.000 m3 /j en juillet. Cette quantité est appelée à augmenter à partir d'octobre et atteindra les 500.000 m3/j pour la région d'Alger avec la réalisation définitive des infrastructures. Ces dernières seront soutenues par une loi-programme qui propose d'autres projets d'appoint sur les cinq années à venir. Cette loi, qui sera élaborée d'ici à l'automne, selon les propos du ministre, réglementera de nouveau ce secteur en cernant toutes ses imperfections. Au sujet des usines de dessalement, le ministre a insisté sur l'importance de ce genre d'investissement, qui ont, selon lui, tardé à venir. «Enfin on s'est réveillé!» déclare-t-il, en estimant que nos voisins y compris la Libye, ont initié ces projets depuis longtemps. «La Libye, qui ne manque pas d'eau grâce à son lac artificiel, a prévu une usine de dessalement d'une production d'un million de mètres cubes par jour», explique-t-il. Pour ce qui est du prix d'une unité d'eau dessalée, le ministre parle d'une fourchette qui varie entre 50 et 69 DA, mais rassure que l'Etat supportera le coût. concernant les camions-citernes, le ministre confirme que 40 citernes tractables ont été octroyées, d'autres acquisitions suivront en cas de besoin. Cependant, leur utilisation sera réservée exclusivement aux lieux appelés «zones noires», ajoute le ministre. «Même le privé sera associé à ce genre d'opérations, mais dans un cadre strictement réglementaire», prévient M.Abdellaoui, pour mettre fin à toutes les spéculations concernant ces «citernes inconnues». Enfin, le ministre rejette en bloc les propos faisant état de l'exploitation de la nappe albienne par les Libyens. «Des études des experts ont prouvé que les Libyens, n'ont pas touché à cette nappe», soutient le ministre.