Il a déclaré être prêt à cesser toute activité politique à condition que ceux de sa génération fassent de même. Le rival de Bouteflika à la présidentielle de 1999 était clair dans ses déclarations. Pour lui, c'est la seule manière de laisser la place aux jeunes. Il a affirmé qu'il continuera à militer avec les autres personnalités du «groupe des quatre» jusqu'à l'anéantissement du système politique actuel. Au siège national du FFS, Taleb Ibrahimi, le général Benyelles, Ali Yahia Abdenour et Ahmed Djeddaï ont tiré la derrière «salve» de campagne à la veille du scrutin. Au lendemain de l'appel du Président de la République à aller en force aux urnes, «les quatre» appellent au boycott, devant un parterre impressionnant de journalistes nationaux et étrangers. Les animateurs de la conférence de presse ont tiré à boulets rouges contre le pouvoir, en affirmant que leur «action ne s'arrêtera pas au 30 mai». Les personnalités ont annoncé un taux de participation «le plus faible jamais enregistré dans l'histoire de l'Algérie (...). Comprenant que le pouvoir refuse toujours l'alternance, les Algériens ont tourné le dos au scrutin», a déclaré Djeddaï. Taleb Ibrahimi enchaîne en déclarant: «Le pouvoir souffre d'une crise de légitimité.» C'est pour cela qu'il a «peur de nos démarches. Il a interdit tous nos meetings notamment à Tizi Ouzou, Alger, Boumerdès Béjaïa et Batna». Le même constat a été fait par le général Rachid Benyelles et Ali Yahia Abdenour. Ils ont déclaré qu'ils s'attendent à zéro vote en Kabylie. Dans le même contexte, le premier secrétaire national du FFS dira que «le vote des corps constitués en Kabylie et la région du Centre, révèlera le taux de militarisation dans la région». M.Djeddaï a expliqué cela par le taux d'abstention qui marquera le Centre et la Kabylie. Taleb Ibrahimi revient à la charge en annonçant une fraude massive: «En haut lieu, l'on sait à l'avance la configuration du futur parlement.» Se sentant visé avec les autres membres du «groupe des quatre», par les accusations du Président de la République, quant à «l'implication de certaines personnalités avec des mains étrangères pour stopper le processus électoral», le général Benyellès a usé d'un ton virulent pour lancer: «Je ne suis jamais sorti du pays, s'il y a implication de mains étrangères, c'est le pouvoir qui est impliqué. Pour preuve, la France, à travers sa représentation diplomatique, a tout fait pour persuader des partis et personnalités de participer au scrutin.» Quant au lien du «groupe des quatre» avec les autres parties qui appellent au boycott, M.Ali Yahia Abdenour dira que la vision des quatre est tout à fait différente de celle des autres. «Il faut faire la part des choses entre notre action et celle des autres qui appellent au boycott. Les autres veulent mener le pays vers une transition au profit d'une minorité assoiffée de pouvoir. Une minorité qui veut contrôler le pays en attendant que le peuple ‘‘soit mûr''», soutient-il. Les accusations semblaient destinées au RCD de Saïd Sadi et du MDS de Hachemi Cherif. Enfin, tous les observateurs s'accordent à dire que l'avenir de l'action des quatre, tout comme celle du pouvoir, est tributaire du résultat des urnes.