Le verdict est tombé: 20 ans de réclusion criminelle ont été prononcées à l'encontre de 13 accusés dans l'affaire des 2 tonnes de drogue saisis à Oran le 27 juin 2007. Tandis que le quatorzième a écopé de 12 ans de prison ferme. Cette sentence a été suivie par la confiscation des biens de tous les accusés et le lancement de trois mandats d'arrêts internationaux contre les trois autres mis en cause toujours en fuite. Les 14 accusés, ayant comparu, mercredi dernier ont, tous, été reconnus coupables. Il était 3 heures du matin jeudi quand le verdict est tombé dans cette affaire «d'oignons». Les mis en cause sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue, détention et commercialisation de drogue, faux et usage de faux, détention illégale d'armes à feu et munitions, non-dénonciation de crime et usurpation d'identité. Au regard de l'arrêt de renvoi et des conclusions des auditions, les peines les plus sévères ont été appliquées contre tous les accusés. Quelques heures auparavant, le représentant du ministère public a tenu un sévère réquisitoire. En rappelant les faits, il a, minutieusement, retracé les différentes étapes de l'affaire, situé la responsabilité et culpabilité de chacun des mis en cause et requis la perpétuité. Cependant, les plaidoiries des 26 avocats de la défense ont atténué, un tant soit peu, le verdict. L'affaire n'est pas sans rappeler les films de la Cosa Nostra sicilienne où chacun joue, pleinement, son rôle. Les acteurs principaux sont Tahri Kadda appelé Kadda l'Empereur et Belkhal El Ghali, «transitaires» de la drogue à partir d'Oran, Reda Hamiche, beau fils de El Ghali Belkhal, ange gardien de la marchandise une fois entreposée au niveau dans les locaux de son beau-père situés au douar Belgaïd (Bir El Djir). La drogue était fournie par Rami Abderrahmane alias El Maghnaoui. Adel Sellami et Fouad Bourenane, originaires de Batna, s'occupaient du transport de la marchandise vers la wilaya de Blida contre 1 million de dinars. Salah Sellami, frère de Adel le convoyeur, et Mehdi Bensaïd sécurisaient la route contre 80 millions centimes. Par ailleurs, M.B., propriétaire d'une usine de fabrication de produits alimentaires à Blida, mettait à la disposition du réseau ses dépôts pour l'entreposage de la marchandise parvenant d'Oran. Cette marchandise prohibée devait être acheminée vers la Libye et l'Allemagne.